L'AVS devient AJH : une réponse encore trop limitée !

L'AJH (Accompagnant de jeune handicapé) remplacera peut-être bientôt l'AVS ! Mais selon certaines associations, le rapport Komitès, qui l'a préconisé, apporte une réponse trop partielle pour promouvoir une école et une société inclusives.

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Le 25 juin 2013, Pénélope Komitès remettait son rapport sur la « professionnalisation des accompagnants pour la réussite des enfants et adolescents en situation de handicap » (actuels AVS). Comme on s'y attendait sur un sujet aussi épineux, les associations concernées n'ont pas tardé à décortiquer sa prose pour s'assurer que leurs intérêts étaient bien convergents.

Accompagnants de jeunes handicapés : une idée à creuser

Parmi les premiers à rendre leur verdict : la FEGAPEI et Trisomie 21 France. Dans un communiqué, elles tiennent à souligner que la principale proposition faite, à savoir la création des « Accompagnants de jeunes handicapés » (AJH) employés au sein d'un Groupement d'intérêt public (GIP), ne constitue pas une réponse suffisante. Les deux organisations considèrent que « le rapport, limité dans son objectif, passe à côté de l'opportunité de mener une réflexion politique plus globale sur les conditions qui fondent une école inclusive, c'est-à-dire une école accessible à tous les élèves ».

Un bilan partagé

Dans son rapport, si Pénélope Komitès s'attache à l'urgence de traiter la question de la précarité des AVS, sur laquelle tout le monde s'entend, elle pose également un certain nombre de constats, pleinement partagés par les deux associations. Ainsi, elle rappelle la nécessité d'adapter l'environnement de l'enfant puis du jeune (crèche, école, centre de loisirs, entreprise...), l'importance d'une démarche d'accompagnement global dans toutes ses situations de vie et pose la question de la coordination des différents dispositifs et de leur manque d'harmonisation sur les territoires.

Mais des solutions partielles

Au regard de ces différents constats, on peut néanmoins regretter que la solution préconisée par ce rapport, à savoir la création des AJH, ne réponde que très partiellement aux enjeux soulevés.

• En effet, elle porte uniquement sur la création d'un nouveau moyen de compensation individuelle du handicap, sans traiter de la question de l'environnement de l'enfant et des modes de scolarisation en fonction de ses besoins éducatifs particuliers, alors même que la loi Handicap de 2005 et la convention des Nations Unies le préconisent.

• Par ailleurs, elle crée un nouveau dispositif qui se superpose à l'existant, mais sans penser son articulation avec ce même existant : création d'un nouveau diplôme là où on en compte déjà un certain nombre menant aux métiers de l'accompagnement des personnes handicapées, mise en place d'une nouvelle architecture, sous la forme d'un GIP, sans en prévoir les modalités de coordination avec les services d'accompagnement qui existent déjà en la matière (SESSAD ou services à domicile, entre autres).

Demande politique versus demande sociale

Force est donc de constater que si le rapport Komitès répond à la commande politique de professionnaliser les AVS, il n'est pas en phase avec les évolutions de la demande sociale. C'est pourquoi la FEGAPEI et Trisomie 21 France souhaitent que les pouvoirs publics engagent une vraie réflexion avec tous les acteurs qui ont pour mission, en fonction de leur rôle et de leurs compétences, de créer les conditions d'une école et d'une société inclusives.

"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"

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