Scolarité: Un CDI et un vrai métier pour les accompagnants

Plus de 28.000 accompagnants d'élèves handicapés, jusque-là cantonnés à des contrats précaires et formés sur le tas, seront progressivement titularisés, et un nouveau diplôme sera créé pour consolider leur métier.

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PARIS, 22 août 2013 (AFP) -
"Dès la rentrée 2014, les 28.000 assistants d'éducation qui occupent cette fonction d'auxiliaire de vie scolaire (AVS) verront progressivement leur emploi transformé en contrat à durée indéterminée", a annoncé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Actuellement, les AVS ne peuvent pas être employés plus de six ans. Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a rappelé lors d'une conférence de presse que les accompagnants d'enfants handicapés se retrouvaient "dans des situations invraisemblables, inacceptables.
Douloureuses pour ces personnes, recrutées, parfois un peu formées et puis abandonnées. Et très douloureuses pour les enfants qui s'attachaient. Cette situation est aujourd'hui derrière nous".
Environ "227.000 élèves handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire, dont 70.500 sont accompagnés d'un AVS", a précisé la ministre déléguée en charge du handicap Marie-Arlette Carlotti.
Sont potentiellement concernées par la proposition d'un CDI 28.057 personnes (travaillant pour un équivalent de 16.421 temps pleins), après six années de contrat d'assistant d'éducation. Cela devrait représenter dans un premier temps 3.000 personnes à partir de la rentrée 2014 pour atteindre les 28.000 contrats en six ans. Elles auront un contrat de droit public sans pour autant devenir fonctionnaires.

En attendant, les AVS dont le contrat vient de se terminer se verront proposer un contrat pour 2013-2014.
Au total, "le coût sera supportable pour le budget de l'Education nationale", a indiqué George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative, sans le chiffrer.

Premier pas

Par ailleurs les 26.000 AVS en contrats aidés se verront proposer une "formation renforcée". Un nouveau diplôme d'Etat sera créé, marquant une reconnaissance officielle de ce métier, tandis que les étudiants des nouvelles Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé) seront formés à la prise en charge des enfants handicapés. En juin, Vincent Peillon avait annoncé 8.000 nouveaux contrats aidés pour la rentrée.

"C'est une première étape", a souligné Marie-Arlette Carlotti. Un rapport remis en juin par Pénélope Komitès proposait de créer une fonction plus large d'Accompagnant de Jeune Handicapé (AJH) concernant tous les lieux de vie du jeune: domicile, transport, structures de la petite enfance, établissements scolaires et universitaires, lieux de stage et d'apprentissage, lieux de loisirs.
"Cela peut être une perspective à moyen terme", a estimé Mme Pau-Langevin, soulignant que cela nécessite un accord avec les collectivités locales, responsables des activités périscolaires.

Les premières mesures ont été jugées "très positives" par Sophie Cluzel, présidente de la Fnaseph (Fédération nationale des associations au service des élèves en situation de handicap). Elle a regretté toutefois que n'ait été traitée "que la moitié du sujet: quid des presque 30.000 autres AVS qui sont en contrats aidés et qui au bout de deux ans partiront ?". Il y a d'autre part "un vrai besoin d'accompagnement hors temps scolaire".
Elle-même est mère d'une adolescente trisomique de 17 ans scolarisée dans un lycée professionnel, où elle est aidée par une AVS qui assiste plusieurs enfants. "Nous aurions aimé qu'elle puisse bénéficier d'un accompagnement lors de ses stages en entreprise", mais ça n'a pas été possible et les débuts ont été "un peu chaotiques. J'ai dû faire avec elle l'apprentissage de l'autonomie dans les transports, entre domicile et stage".
Pour Jean-Louis Garcia, président de la Fédération des APAHJ (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés), les annonces "dénotent une ambition et des moyens dont nous ne pouvons que nous satisfaire dans un contexte difficile".

La FCPE, principale fédération de parents d'élèves, a salué "un geste fort".
"Ces mesures permettent à plus de la moitié des personnels concernés de sortir de la précarité", s'est félicité le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, y voyant un "premier pas significatif".

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