Eclairage n°1 - Faut–il cacher son handicap ?

L'objectif du programme RITHa : réussir l'intégration des travailleurs handicapés dans les entreprises, en partant de leur propre expérience et grâce à l'échange. Découvrez chaque semaine dans Handicap.fr un éclairage du guide RITHa n°1.

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La tentation est grande pour de nombreux salariés de CACHER LEUR HANDICAP. Mais les stratégies qu'ils mettent en oeuvre pour cela sont parfois très consommatrices d'énergie, au risque d'influer sur leur relation aux autres et leur performance à court ou à long terme.

1 J'ai caché mon handicap jusqu'à ce qu'il m'empêche de travailler. Quand il y a eu besoin d'aides techniques,quand c'est devenu trop dur... là, j'ai commencé à en parler. J'ai compris qu'il n'était pas bon que je me cache derrière l'héroïsme. J'en ai souffert, car j'ai beaucoup dépensé pour masquer mon handicap.

2 Pour mieux intégrer mon handicap dans mon entreprise, je fais d'abord mon maximum, je travaille sur moi pour faire en sorte que le fonctionnement de l'ensemble ne soit pas gêné. Quand arrive le moment où je ne peux pas faire quelque chose, j'en parle. Je dis : « Tu vois, il faut que tu abordes cela différemment, parce que ça, moi, je ne peux pas le faire. » J'explique mon handicap au moment opportun, lorsque cela est nécessaire. J'évite d'annoncer à l'avance tout ce que je ne peux pas faire. Cela produit un meilleur effet auprès de ceux avec qui je travaille. Cela fait moins revendicateur.

3 Je ne cherche plus à cacher ou à compenser mon handicap auditif.Car j'ai compris qu'en compensant, j'avais développé, enfant, une faible estime de moi. À le cacher, la raison de mon décalage avec les autres n'était pas sue. Je n'arrivais pas à suivre, et je me suis repliée sur moi, Le regard du coach pensant que je n'étais pas intelligente.
À force de me dire « Je suis nulle, je ne vaux rien à l'école », j'ai perdu un peu tous les jours confiance en moi, et toute cette compensation m'a conduite à une fragilité qui se nomme la « dépression », contre laquelle
je prends un traitement. Mais maintenant, grâce à mon entreprise, à mesure que l'estime de moi augmente, je diminue les doses.

4 Avant, je ne parlais pas de mon handicap, car je ne voulais pas être dépendant des services sociaux, je souhaitais rester libre, éviter d'être infantilisé. Ce qui fait que j'en parle aujourd'hui, c'est le désir d'éviter les
incompréhensions et les quiproquos
. J'ai une déficience visuelle et il m'arrivait de ne pas reconnaître des gens dans les couloirs, d'avoir besoin de temps pour lire des tableurs, de faire des erreurs en les lisant. J'en parle
clairement et intelligemment, j'invite les gens à me comprendre quand peuvent survenir des erreurs.

5 Le jour de mon arrivée dans le service où je suis aujourd'hui, j'ai directement annoncé « Je suis handicapée visuelle, je vais vous demander de me prêter vos yeux ». Au début, les gens étaient affolés, ils étaient dans des schémas archaïques où le « handicapé » est nécessairement dans un fauteuil roulant et le « handicapé visuel » est nécessairement non-voyant. Aujourd'hui les gens ne s'intéressent plus à mon handicap mais à mes compétences.J'ai renversé la tendance. Ils ont tous oublié que je suis handicapée.

Le regard du coach

Malgré les actions de sensibilisation, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour faire disparaître toute forme de discrimination.
Le fait d'aborder le sujet de son handicap dépend ainsi du contexte dans lequel on se trouve, à chacun de se fier à ses observations et à ses intuitions pour ajuster son niveau de discours. Par ailleurs, parler de son handicap n'est pas chose facile, même dans un contexte favorable. Il pourra être intéressant que ceux qui le peuvent, et le souhaitent, s'y entraînent, et travaillent sur leurs propres appréhensions, sur la manière qu'ils ont de se percevoir euxmêmes, et de parler de leur situation.

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