Santé auditive, parent pauvre : s'en préoccuper dès 50 ans !

50 ans, c'est le moment de faire le 1er bilan auditif, un volet de notre santé trop souvent négligé. 10% des seniors actifs au travail seraient en souffrance à cause d'une perte d'audition. Agir avant qu'il ne soit trop tard...

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Au travail, mieux vaut bien s'entendre, au propre comme au figuré. Un collègue qui semble moins impliqué, prend des distances, fait plus d'erreurs… Ces changements de comportement ne seraient-ils pas la conséquence d'une perte d'audition ? Elle guette en effet un grand nombre de collaborateurs, et ce quel que soit l'âge, impactant l'ensemble de l'organisation.

Un levier de performance dans l'entreprise

Selon l'association JNA (Journée nationale de l'audition), « La santé auditive est un levier de performance dans l'entreprise ». Défi individuel tout d'abord car il s'agit d'assumer la perte de son audition pour rester performant et défi collectif car elle est insidieuse et, lorsqu'elle n'est pas assumée, génératrice de coûts. C'est pourquoi JNA intervient auprès des collaborateurs travaillant au sein des groupes français (elle a, par ailleurs, publié un guide « Bruit au travail, prévention, réglementation », en lien ci-dessous). Plus de 150 journées sont ainsi organisées chaque année. Elles s'adressent spécifiquement aux seniors à partir de 50 ans car, le plus souvent, c'est un trouble dont on ne commence à se préoccuper qu'à partir de 60 ans et à prendre au sérieux à partir de 70 ans, âge moyen du premier appareillage en France. Pour autant, il agit insidieusement bien avant.

Un bilan tous les 3 à 5 ans à partir de 50 ans

Le véritable indicateur de la perte de l'audition est souvent lié à la difficulté à percevoir les communications orales. Dès les pertes légères à moyennes, le collaborateur entend moins bien et comprend moins bien. Selon le pôle Surdité et souffrances psychiques de l'hôpital Sainte-Anne, 10% des seniors actifs au travail seraient en souffrance à cause de ce type de problème. Et de constater que, parmi eux, très peu ont réalisé un contrôle de leur audition au cours de leur vie, la santé auditive étant négligée lors des bilans de santé. Contrairement aux pays voisins, les médecins français ne pensent pas à adresser leurs patients à des ORL. Du côté du collaborateur, la crainte d'une dévalorisation professionnelle, d'un « aveu de faiblesse » le pousse à dissimuler sa gêne. C'est pourquoi, un bilan régulier des capacités auditives est préconisé tous les 3 à 5 ans à partir de 50 ans.

Des prises en charges adaptées

La gestion collective de la perte d'audition permet également de limiter la mise en retrait du collaborateur mais aussi sa fatigue, ses difficultés de concentration et sa perte de vigilance qui induisent souvent des changements de comportement et entraînent une baisse de potentiel globale. Il existe des prises en charge et des solutions qui permettent d'atténuer de tels impacts. Les professionnels de l'audition sont aujourd'hui conscients de ces nécessités et peuvent proposer un accompagnement personnel pour favoriser l'acceptation en intégrant une « dimension psychologique ». Reste, enfin, à sensibiliser les managers ; entre les jeunes adultes dont le capital auditif est altéré par la musique amplifiée (article en lien ci-dessous) et le vieillissement général de la population, la santé auditive est un levier qu'ils ont tout intérêt, désormais, à ne plus sous-estimer.

© Olly/Fotolia

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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