Un bracelet connecté pour prédire une crise ?

60 secondes avant qu'un "épisode agressif" ne se déclenche, ce bracelet connecté qui analyse les données physiologiques de la personne prévient les proches. On doit cette innovation à une université américaine.

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Un bracelet électronique pour détecter la crise d'une personne ayant des troubles du comportement (l'étude portait sur des personnes autistes), avant qu'elle ne survienne ? C'est ce que des chercheurs de la Northeastern University de Boston (Massachusetts, États-Unis) annoncent avoir mis au point (étude en lien ci-dessous, en anglais). En analysant les changements physiologiques de celui qui le porte (fréquence cardiaque, sécrétion de sueur, température de la surface de la peau ou mouvements des bras), ils auraient créé un algorithme capable de détecter les symptômes d'un « épisode agressif » sévère 60 secondes à l'avance. Objectif ? Alerter le personnel médical ou les proches pour leur permettre de détendre la personne et d'assurer sa sécurité.

Une révolution ?

Selon concepteur, Matthew Goodwin, spécialiste du comportement, ce bracelet est une « révolution », même si, à ce stade, il n'est pas totalement fiable puisque le taux de précision n'est que de 84%. Son équipe n'a, pour le moment, observé qu'une vingtaine d'enfants sur une période assez courte, 87 heures. Mais, avec le soutien financier du département américain de la Défense, elle entend déployer ses expérimentations à plus grande échelle. Prochaine étape ? Tester le bracelet sur 240 personnes. En élargissant sa base de données et en utilisant des machines learning plus sophistiquées, elle espère être en mesure de prédire les crises au-delà de 60 secondes.

Seulement pour autistes ?

Amélie Tsaag Valren, conférencière au département de sciences de l'information et de la communication à l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, fait part d'un bémol et regrette que le terme « crise » soit trop souvent associé à l'autisme. « Ce sont plutôt, soit des crises dues à des spécificités partagées par les personnes autistes et d'autres profils, telles que l'hypersensibilité sensorielle, soit des "crises" comme en font tous les autres enfants et adolescents, explique-t-elle. Ce qui est extraordinaire, au sens triste du terme, c'est de systématiquement proposer les dispositifs de contrôle en ciblant la catégorie 'autisme'. Pourtant, aucune étude n'a jamais démontré qu'il y avait un taux de violence sur autrui supérieur manifesté par les personnes autistes (en prenant en compte le TSA seul), par comparaison à d'autres 'groupes' ».

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