Santé mentale : des soins fondamentaux en temps de guerre!

73 % des millenials estiment que les soins de santé mentale sont aussi essentiels que l'accès à l'eau, à la nourriture et au logement pour les victimes de la guerre. Longtemps négligée, la santé mentale serait-elle (enfin) devenue une priorité ?

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Les soins de santé mentale, aussi essentiels pour les victimes de guerre que l'accès à l'eau, à la nourriture et au logement ? C'est ce qu'estiment trois quarts des millennials (les enfants de la génération Y, nés entre 1980 et 2000) interrogés dans le cadre d'une enquête commandée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Ces résultats témoignent d'une conscience grandissante de l'importance de cette prise en charge. A l'occasion de la Journée mondiale dédiée, le CICR lance un appel à tous les Etats : à l'heure où l'attention portée à la santé mentale croît à travers le monde, les besoins des victimes de la guerre en la matière doivent devenir une priorité.

Des vies en danger

Sur les quinze pays interrogés dans le cadre de l'étude, c'est en Syrie que les soins de santé mentale ont été le plus plébiscités : 87 % des jeunes syriens, âgés de 25 à 30 ans, interrogés (environ 1 000) ont ainsi répondu qu'ils n'étaient pas moins prioritaires que les besoins fondamentaux. L'Indonésie, l'Ukraine et la Suisse arrivent juste après, avec respectivement 82, 81 et 80 %. La France est loin derrière avec 63 %, juste devant l'Israël, qui ferme la marche (60 %). « Les services de santé mentale ont trop longtemps été relégués au second plan dans les situations de conflit, regrette Peter Maurer, président du CICR. Parce que certains traumatismes sont invisibles, ils risquent de passer inaperçus ou de ne pas être considérés comme une priorité. Pourtant, la guerre a des répercussions dramatiques sur la santé mentale et le bien-être psychosocial de millions de personnes. Certaines voient ressurgir des problèmes préexistants et d'autres souffrent de troubles sévères qui peuvent mettre leur vie en danger... »

Soins salvateurs

Plus de 20 % des personnes vivant dans des régions en proie à un conflit sont atteintes de troubles psychiques, plus ou moins sévères, allant de l'anxiété légère à la dépression en passant par le trouble de stress post-traumatique (TSPT). C'est trois fois plus que dans le reste de la population mondiale. Dans ce contexte, le CICR somme les Etats de faire des services de santé mentale et de soutien psychosocial une composante essentielle des premiers secours délivrés dans les conflits armés et de les intégrer dans les dispositifs d'intervention d'urgence. « La fourniture de soins de santé mentale peut aider à sauver des vies au même titre que le fait de panser une plaie, conclut M. Maurer. Les blessures qui ne se voient pas n'en sont pas moins dommageables pour la santé. » A bon entendeur... Avant-dernière du classement, la France a encore des progrès à faire pour que la génération Y, ainsi que l'ensemble des citoyens, en prennent pleinement conscience.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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