Top chef : vers plus de diversité dans la téléréalité?

Mallory, Sophie, François... Tous sont candidats à des émissions de téléréalité, avec une particularité : être en situation de handicap. Top chef, Danse avec les stars, L'amour est dans le pré tentent-ils de faire une "petite" place à la diversité ?

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Le 19 février 2020, M6 lance la saison 11 de Top Chef. Parmi les visages de cette nouvelle promotion, Mallory Gasbi, originaire de Bruxelles. Sous-chef au restaurant deux étoiles Le Seagrill (Bruxelles), il est également 4e jeune restaurateur d'Europe en 2015 et premier du concours des Disciples Escoffier pour le Benelux en 2014. Ce jeune prodige de tout juste 22 ans a perdu l'usage de son œil droit au cours d'un bizutage en cuisine, après qu'un collègue lui a lancé au visage une seau d'eau qui contenait un décapant industriel.

Un exemple pour d'autres…

A travers ce programme populaire, Mallory entend convaincre le grand public des talents des personnes touchées par le handicap. « Ce n'est pas parce qu'on a eu un accident qu'on doit être bloqué ou complexé, confie-t-il. Moi, ça me donne de la force pour avancer, et ça devrait même être un exemple pour beaucoup de gens ». C'est un ami qui l'a inscrit à Top Chef.

En 2020, c'est au tour de François de rejoindre le casting de la 11ème saison de L'amour est dans le pré, en Belgique. Il est présenté comme le « premier candidat en chaise roulante ». « Le handicap, on n'en parle jamais sauf à l'occasion des Jeux paralympiques », déplore ce concurrent de 33 ans, paraplégique depuis 2004 à la suite à un accident de moto. « Comme je suis très à l'aise avec mon handicap, je voulais montrer qu'il existe des personnes à mobilité réduite qui ont une vie comme tout le monde et qui travaillent. »

D'autres exemples…

Depuis quelques années, la téléréalité consent à ouvrir davantage ses plateaux aux candidats en situation de handicap. En 2019, c'est Sophie Schalckens, en fauteuil roulant à cause de séquelles motrices et neuropathiques, qui régale les chefs dans le Meilleur pâtissier (M6). En 2018, elle avait contacté Cyril Lignac sur les réseaux sociaux en prenant soin de demander : « PS : Je n'ai jamais vu de personne handicapée dans l'émission, est-ce rédhibitoire ? ». La même année, Sami El Gueddari, champion paralympique de natation, amputé d'une jambe, intègre la saison 10 de Danse avec les stars, sur TF1. Et se paye même le luxe (talent ?) de remporter cette édition aux côtés de Fauve Hautot (articles en lien ci-dessous). En 2018, un autre danseur « atypique » avait pris part à ce grand bal médiatique. Anouar Toubali, acteur qui apparait dans Taxi 5 et la série Nos chers voisins, breakdancer depuis l'adolescence, entendait bien montrer ce dont il est capable et faire taire les critiques sur les personnes de petite taille.

Une petite goutte dans un océan d'invisibilité ? Chaque année, le Baromètre de la diversité du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) fait le même constat, amer. En 2019, seules 0,7 % des personnes vues à l'écran sont concernées par le handicap. Pourtant, une Charte pour l'insertion des personnes handicapées dans l'audiovisuel a été signée en 2014 mobilisant les chaînes de télé (article en lien ci-dessous). Sans qu'elle ne produise pleinement ses effets… Mais Top Chef a-t-il enfin trouvé la recette ?  

© Marie ETCHEGOYEN/M6

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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