AAH et emploi: victoire proche pour une strasbourgeoise

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STRASBOURG, 8 nov 2008 (AFP) -
"Je souffre le martyre quand je suis debout, mais j'ai une fierté de travailler, j'ai besoin moralement de me sentir utile", a expliqué cette jeune femme atteinte d'une maladie auto-immune depuis 2007 (handicap estimé à 50%) et depuis deux mois d'une myopathie (79%).
Christine, vacataire, effectue huit heures de surveillance dans une cantine scolaire pour environ 150 euros par semaine -- elle ne peut en faire davantage. En 2007, apprenant la gravité de sa maladie, elle s'est adressée à la Caisse d'allocations familiales pour recevoir l'AAH mais elle s'est heurtée à un refus car la loi impose un délai d'un an d'inactivité avant l'attribution de cette allocation.
Cette étudiante en master d'Arts visuels et arts plastiques à l'université Marc-Bloch travaille à temps partiel pour pouvoir subvenir à ses besoins, mais paradoxalement, son emploi ne lui permet pas de vivre décemment, et à cause de cet emploi, elle ne peut pas toucher l'AAH.
"Je ne paye plus mon loyer et je ne peux plus acheter les vitamines qui me sont nécessaires, car elles ne sont pas remboursées", confie-t-elle.
Elle a remué ciel et terre pour que la législation change. "J'ai interpellé le président de la République, la préfecture et les élus", déclare la jeune femme, illuminée d'un grand sourire lors d'une conférence de presse avec le député bas-rhinois Armand Jung (PS) qui a appuyé ses efforts.
Le 10 juin, lors de la conférence sur le handicap, Nicolas Sarkozy avait annoncé une réforme pour que l'AAH favorise le retour à l'emploi.
Jeudi seront votées de nouvelles dispositions dans la loi de finances qui permettront de réformer, par décret, les conditions d'attribution de l'AAH.
Ces modifications, qui vont entrer en vigueur en 2009, doivent "remplir deux missions: être un tremplin vers l'emploi pour les personnes handicapées qui peuvent travailler et être une garantie de revenus minimum pour les personnes qui sont momentanément ou définitivement éloignées de leur emploi", a promis la secrétaire d'Etat à la solidarité, Valérie Létard.
Le texte prévoit notamment la suppression du délai d'un an d'inactivité requis jusqu'ici avant de bénéficier de l'AAH, la possibilité de cumuler intégralement pendant six mois salaire et AAH, et après six mois, un mécanisme simplifié de cumul du salaire et de l'allocation qui sera avantageux pour le salarié handicapé.
Concrètement, selon le ministère du Travail et de la solidarité, une personne handicapée travaillant à mi-temps au Smic conservera une AAH de 512 euros, soit des ressources totales de 1.012 euros, au lieu de 652 euros dans la situation actuelle.
"L'autre grand combat, c'est maintenant l'augmentation substantielle de l'AAH" qui n'est que de 652 euros, a souligné vendredi le député bas-rhinois (PS) Armand Jung.
L'AAH concerne quelque 800.000 personnes handicapées, mais la plupart ne peuvent pas travailler. Seulement 270.000 allocataires ont la qualité de "travailleur handicapé", et devraient être directement intéressés par la réforme.
Thérèse JAUFFRET

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