Note du 10 mars, le record a bien été battu avec 469 tours de piste soit 187 kilomètres!
De quel problème êtes-vous atteint ?
Je me suis retrouvé en fauteuil il y a 4 ans, à la suite d'une maladie qui m'a privé de l'usage de mes jambes. J'étais éleveur de pitons et de boas et j'ai du cesser mon activité. J'ai déprimé pendant trois mois et puis, un jour, je me suis décidé à sortir. J'ai fait 8 km à fond, dans les reliefs de l'Auvergne. Je suis rentré en sueur, heureux et je me suis dit que j'allais recommencer. Un peu comme Forest Gump qui ne peut plus s'empêcher de courir, je me suis mis à rouler... C'était devenu une nécessité.
Pourquoi un tel élan ?
Je voulais montrer que, même sans mes jambes, j'étais valable, que j'étais encore là, que l'on pouvait être fier de moi. Du jour au lendemain, ça a changé ma vie. J'ai commencé par de courtes distances (4 à 8 km par jour) et, depuis, je mange du bitume ! Jusqu'à 100 km par jour en période d'entraînement.
Vous êtes un sportif à part entière ?
Non, je ne suis pas super musclé même si j'ai un torse à faire pâlir bien des valides. Non je blague ! C'est surtout une question de mental. J'ai des poussées 2 fois par an qui me font perdre 4 ou 5 kg. Il me faut un peu de temps pour me remettre mais je repars de plus belle...
Possédez-vous un équipement spécifique ?
Absolument pas. J'ai deux fauteuils, un vieux de compétition à trois roues acheté d'occasion pour 500 €, trop grand pour moi, fait pour les marathons et les pistes plates, et un autre acheté 100 € sur le Net avec lequel je vais tenter ce défi. Il existe de fauteuils de course en carbone mais ils valent jusqu'à 6000 €.
Vous n'avez trouvé personne pour vous sponsoriser ?
Non car je ne suis pas affilié à Handisport. Je participe d'ailleurs à des courses avec les valides une fois par mois, ce qui me permet de communiquer avec eux et de faire connaître le sport handicapé. J'ai bien quelques soutiens, comme Décathlon, l'APF ou la ville de Clermont mais je n'ai jamais osé réclamer une seul centime ! De toute façon, je ne fais pas tout ça pour l'argent mais seulement pour faire passer un message sur l'accessibilité.
En quoi consiste votre défi ?
Je vise les 500 tours de piste, soit un peu plus de 200 km, sans jamais me reposer. J'envisage des séances de 10 à 12km/h pendant 20 ou 30 min, que j'alterne avec des périodes de « repos » à 4 ou 5 km/h. C'est d'ailleurs ce qu'il y a de plus pénible : rouler aussi lentement.
Mais comment allez-vous tenir ce rythme ?
J'ai l'habitude des insomnies, à cause des douleurs dans mes jambes. Le mieux que j'ai fait, c'était 36h de route d'affilée. J'étais déprimé et je suis parti à l'aveuglette, sans savoir où j'allais. J'ai roulé sans m'arrêter, de jour comme de nuit. Mon corps fait parfois des choses insensées, sans laisser mon cerveau réfléchir.
Et votre médecin, que pense-t-il de tout cela ?
Je suis suivi par un généraliste qui a confiance en moi et pense que j'en suis capable. Le jour J, il y aura la présence d'une infirmière et des bénévoles de la Croix Rouge. Ils ont même prévu le défibrillateur !
Ce record avait-il été déjà tenté auparavant ?
Oui, en 2001, puis il a été supplanté en 2007 par le Portugais Mario Trindade avec 182,4 kms parcourus. Mais eux avaient un vrai fauteuil de compétition. Le mien a des roues un peu voilées !
Avez-vous d'autres projets aussi fous ?
Oui, c'est d'ailleurs pour cela que je tente ce record du monde, pour attirer l'attention sur un projet beaucoup plus ambitieux : le « Tour de France de l'accessibilité ». 1000 km entre Clermont et Paris, à raison de 100 km par jour. En partenariat avec l'APF, les agences locales de l'association vont établir un état des lieux de l'accessibilité des villes traversées qu'elles me remettront à mon passage et que je porterai en mains propres à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, du développement et de l'aménagement durable. Départ le 2 juin, arrivée prévue le 12. Ce n'est pas une prouesse sportive, c'est un défi humain !
Encouragez-le !
Philippe Tellier tente le record du monde de la plus longue distance parcourue sur 24h en fauteuil roulant. Rendez-vous, pour le soutenir ou l'accompagner, sur la piste du stade Philippe Marcombes à Clermont-Ferrand (63), sous la bannière de l'Association des Paralysés de France (dans le cadre de la semaine nationale des personnes handicapées), et avec le soutien de la ville de Clermont-Ferrand.
Lundi 9 mars à 9h45 : discours officiels
10h00 : départ
18h00 : apéritif, animation musicale
Mardi 10 mars à 10h00 : arrivée
Contacts Philippe
- http://rollingman.blogsperso.orange.fr
- Mail : philippe.tintillier@wanadoo.fr
7