Il avait prévenu, il l'a fait. Il en prévoyait 200, il doit se « contenter » de 187.6 km ! En 24 heures, en fauteuil roulant, soit 5.2 km de plus que le record précédent, tenu par un Portugais. Malgré la pluie, malgré le froid, malgré la fatigue. La météo avait décidé de lui « enfer » baver ! Et pourtant, Philippe Tintillier n'a jamais baissé les bras. La volonté l'a mené au bout de son défi. Les supporters, aussi. Ils étaient là, par dizaines, en roller, à pied, en monocycle, collés à ses roues, de jour comme de nuit. Des copains, des anonymes, des coureurs du « midi »... « Après deux heures dans la bourrasque, je me suis dit que je n'allais pas y arriver, explique Philippe. Je devais avancer face au vent et ca me cassait les bras. Je forçais comme un damné. Mais il y avait une telle ferveur autour de moi qu'elle m'a porté. Pendant 24 heures, on ne m'a pas lâché. » APF (Association des paralysés de France) avait, elle aussi, fait les choses en grand : la gestion du chrono, le stand, les banderoles, la banda musicale et jusqu'au café chaud.
Jamais failli, à peine dormi. Juste une micro-pause de 20 minutes. « Et quand je me suis réveillé, j'avais une pêche du tonnerre. J'étais bon pour repartir ! » Philippe a finalement changé son programme de conduite : il roule pendant 40 km et se repose 30 min, en profite pour boire et s'alimenter. Il ne dormira qu'à l'issue de la course. 8 heures au lit, comme un bébé, au lieu des 4 habituelles ! Les premières douleurs ne se font sentir qu'au 160ème km. Pectoraux et épaules sont douloureux mais la volonté fait taire ces dissidences. Continuer, s'acharner, vaincre... « Ma motivation était telle que j'ai eu la force de repousser mes limites. »
Tentative sportive ou défi symbolique ? « Encore une fois, ma seule ambition était de mettre en lumière le défi que je tente en juin 2009 : Clermont-Ferrand-Paris en fauteuil roulant ! » Contrat rempli : les médias étaient présents, flash braqués sur ce sportif hors paire. Champion du monde au pays des Arvernes !