Rentrée : encore trop d'élèves handicapés sans solution?

L'école, un droit fondamental. Pourtant, cette année encore, des milliers d'enfants handicapés se retrouveront sans solution éducative. L'Unapei relance pour la 5e année sa campagne #Jaipasecole, appelant les parents à témoigner.

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DERNIERE MINUTE DU 29 JUIN 2023
« Un élève scolarisé uniquement le mardi matin et le jeudi après-midi, est-ce possible ? Un autre scolarisé dans une classe inadaptée à ses capacités, est-ce possible ? Un élève à qui on refuse toute scolarisation, est-ce possible ? Ces situations, pourtant inacceptables, existent et perdurent en France », déplore l'Unapei. Malgré les engagements réitérés des pouvoirs publics, la rentrée 2023 ne sera pas différente des autres. Des milliers d'élèves en situation de handicap ne pourront pas bénéficier de l'accompagnement auquel ils ont droit. Pour changer la donne, l'association relance, pour la 5e année consécutive, la campagne #Jaipasecole.

L'Unapei encourage, une nouvelle fois, enfants, parents et professionnels à témoigner de leurs « droits bafoués à l'éducation » sur la plateforme  marentree.org. « Nous ne pouvons plus attendre. Les élèves en situation de handicap et leurs parents ont besoin de réponses. Des réponses adaptées à chaque situation et des actes forts », martèle son président, Luc Gateau. L'association promet « d'accompagner les familles pour trouver des solutions avant la rentrée ».

ARTICLE INITIAL DU 26 AOUT 2021
68 % des Français estiment que la prise en charge de la scolarisation des enfants en situation de handicap intellectuel ou cognitif est « insatisfaisante », selon un sondage réalisé par OpinionWay pour l'Unapei. Le grand public a donc « conscience du problème et réclame plus d'actions de la part du gouvernement », revendique l'association, qui, en cette veille de rentrée, tient à rappeler que l'éducation est un droit fondamental. Or, selon elle, « personne n'est dupe, cette année encore, des milliers d'enfants ne seront pas, peu, ou mal scolarisés en raison de leur handicap ».

#Jaipasecole : élève sans solution, témoignez !

Pour mettre en lumière le parcours du combattant des élèves « sans solution », l'Unapei relance l'opération #Jaipasecole. Comme chaque année, des centaines de témoignages affluent de toute la France sur la plateforme marentree.org (articles en lien ci-dessous). « J'ai dû quitter mon travail car l'école ordinaire n'est pas en mesure d'accueillir mon fils plus d'1h30 par jour, malgré une AESH (Accompagnante d'élève en situation de handicap)... Où est l'inclusion des enfants en situation de handicap ? », s'interroge la maman d'un garçon de 9 ans. « Quatrième année sans situation pour mon fils », s'exaspère une autre. Pour cette troisième édition, l'Unapei incite les parents à s'exprimer pour identifier les besoins des élèves et « révéler ce scandale perpétué d'année en année ».

Taux d'encadrement insuffisant

Déplorant le manque de chiffres officiels sur cette thématique, l'Unapei a également interrogé 35 associations de son réseau qui accompagnent quotidiennement des enfants en situation de handicap dans des dispositifs pensés pour eux (institut médico-éducatif ou IME, unités d'enseignement externalisées, SESSAD, etc.). Résultat : 69 % des demandes de postes d'enseignants faites par ces associations ont été refusées par l'Education nationale, révélant un taux d'encadrement « largement insuffisant ». L'étude pointe également « l'absence de convention en faveur de l'école inclusive » entre l'Agence régionale de santé (ARS) et l'Education nationale mais aussi de collaboration entre cette dernière et le secteur médico-social. Elle déplore également « des freins à la mise en œuvre de dispositifs inclusifs » ainsi qu'un accompagnement parfois mal adapté au handicap de l'enfant, 74 % d'entre eux disposant d'une orientation en IME étant accompagnés par un SESSAD faute de place.

Des propositions populaires

Pour changer la donne, l'Unapei formule plusieurs propositions, réparties en quatre axes majeurs : un environnement scolaire et éducatif adapté et accessible, un accompagnement sans rupture des élèves et de leurs familles, une collaboration renforcée entre l'Education nationale, le secteur médico-social et les intervenants libéraux quels que soient les lieux de scolarisation et, enfin, une sensibilisation à grande échelle aux handicaps, des élèves, de leurs parents et de l'ensemble de la communauté éducative. Sollicités pour donner leur avis sur les diverses mesures qui pourraient améliorer la situation, les Français sont majoritairement favorables à la formation de professionnels de l'Education nationale et du périscolaire aux spécificités des enfants en situation de handicap intellectuel ou cognitif. Neuf personnes interrogées sur dix estiment également qu'allouer plus de budget à leur accompagnement, réduire le nombre d'élèves par classe et traduire tous les documents et livres utilisés pour l'apprentissage en langage simplifié pourrait contribuer à une meilleure scolarisation.

Enfin, l'Unapei rappelle son refus de « voir s'installer une école inclusive au rabais, que ce soit en termes quantitatifs ou qualitatifs ». « Tous les enfants ont le droit à une scolarisation de qualité, continue, avec un accompagnement et un environnement adaptés aux spécificités et aux besoins de chacun, quel que soit le lieu où s'exerce leur scolarité », conclut-elle.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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