Soignants non vaccinés : 3000 suspensions, voire plus...

3 000 suspensions ont été signifiées à des personnels de santé non vaccinés contre le Covid-19 au lendemain de l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale. Les établissements médico-sociaux du champ du handicap sont concernés.

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« Il y a eu hier quelque 3 000 suspensions qui ont été signifiées à du personnel des établissements de santé ou médico-sociaux qui n'étaient pas encore rentrés dans un parcours de vaccination », a déclaré Olivier Véran le 16 septembre 2021 sur RTL, au lendemain de l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale, ajoutant qu'il y avait eu également « quelques dizaines de démissions ».  Nous parlons d'un public de 2,7 millions de salariés, a ajouté le ministre de la Santé, assurant que « la continuité des soins a été assurée ». Selon lui, « un grand nombre de ces suspensions ne sont que temporaires » et concernent « essentiellement du personnel des services supports », « très peu de blouses blanches ». « Beaucoup d'entre eux ont décidé de se faire vacciner, voyant que l'obligation était une réalité », a affirmé Olivier Véran.

89,3 % des soignants en Ehpad vaccinés

L'obligation vaccinale contre le Covid-19 est entrée en vigueur le 15 septembre pour les professionnels des hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux, soignants libéraux, aides à domicile, pompiers, ambulanciers. D'après Santé publique France (SpF), qui se base sur des échantillons de l'Assurance maladie, au 12 septembre 89,3 % des soignants avaient reçu au moins une dose dans les structures accueillant des personnes âgées dépendantes (Ehpad, USLD). Les contrevenants, qui ne justifient pas d'une première injection, d'une contre-indication vaccinale ou d'une contamination récente « ne peuvent plus exercer leur activité », selon la loi du 5 août.

Un nombre sous-estimé ?

Selon les premiers chiffres recueillis par l'Agence France Presse, qui a recensé près de 1 500 suspensions rien que dans une quinzaine d'hôpitaux publics, le nombre avancé par Olivier Véran pourrait toutefois être sous-estimé. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), principal groupe hospitalier français, a ainsi fait état jeudi de 340 agents suspendus. La presse locale a par ailleurs rapporté des sanctions plus fréquentes dans le Sud : 450 au CHU de Nice, 100 à Perpignan, autant au centre hospitalier des Alpes-du-Sud (Briançon-Gap-Sisteron) et à l'hôpital psychiatrique d'Avignon. S'y ajoutent 76 suspensions au CHU de Brest, 54 dans les hôpitaux de Champagne-Sud, à Troyes, 40 à Cahors, 37 à Saint-Nazaire, 26 à Angers, une quarantaine à Rouen, une trentaine à Pau et Alès ou encore une vingtaine à Angoulême. Ces chiffres sont appelés à évoluer dans les prochains jours, si certains salariés choisissent finalement de se faire vacciner, mais aussi en fonction des retours du personnel actuellement en vacances en arrêt maladie et qui pourrait à son tour être suspendu.

Vers un allégement ?

Olivier Véran a également indiqué que la situation de l'épidémie de Covid-19 en France « s'est considérablement améliorée » et si « cette dynamique » se poursuit, « nous pourrons commencer à envisager d'alléger certaines mesures ». « Il y a encore quelque 10 000 contaminations par jour, l'épidémie n'est pas terminée. En revanche, nous sommes sur un rythme de réduction d'au moins 30 % en une semaine, la charge hospitalière en métropole diminue (moins de 2 000 patients en réanimation ), nous sommes sur une bonne trajectoire », a-t-il déclaré sur RTL. « La situation s'est considérablement améliorée grâce à la vaccination massive de la population française, au maintien des gestes barrières, à la vigilance des Français et à des outils précieux comme le pass sanitaire », a-t-il détaillé. Pour autant, « nous ne sommes pas encore dans une situation qui permet de réduire » les « mesures de contrôle de l'épidémie », dont fait partie le pass sanitaire. « Ce serait un peu trop tôt », a souligné le ministre de la Santé.

Et à l'école ?

Par ailleurs, Olivier Véran a jugé la rentrée scolaire « réussie à ce stade sur un plan sanitaire », même s'il « y a des fermetures de classes ». « Si nous devions avoir un impact négatif de la rentrée scolaire sur l'épidémie, nous le saurions dans les jours actuels, les jours à venir », a-t-il dit. « Il est trop tôt pour être optimiste, nous en saurons plus d'ici la semaine prochaine. » Lundi, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait indiqué qu'« un peu plus de 3 000 » classes étaient fermées en France à cause de l'épidémie de Covid-19, un chiffre qui représente à peine 0,5 % des 540 000 classes du pays mais progresse de façon exponentielle.

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