Lyon, des personnes autistes repensent une station de métro

Faciliter les trajets de personnes avec un handicap mental, et plus largement de publics fragiles, par des aménagements inspirés du ressenti des personnes autistes. Cette expérience, 1ère du genre, est menée dans une station du métro lyonnais.

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Le dispositif de la "ligne bleue", mis en place avec l'exploitant Keolis et la SNCF dans la station des Brotteaux, à Lyon, et une partie de la gare de Perrache, a été inauguré officiellement le 22 octobre 2021 par Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la Stratégie nationale pour l'autisme et les troubles du neuro-développement.

Une signalétique en pictos

Il s'appuie sur une nouvelle signalétique composée de pictogrammes illustrant les directions des lignes. Deux tours pour le quartier d'affaires de la Part Dieu, par exemple. "Je me perds parfois dans le réseau. Quand je sors d'une station et que je vois le monument représenté, ça me rassure", confirme Charles, autiste Asperger qui a participé au programme. Autres aménagements, un éclairage bleu -la couleur de l'autisme- plus apaisant est utilisé sur les panneaux lumineux ; des marquages au sol définissent le sens de la montée et de la descente dans les escaliers ; les sorties sont numérotées, un espace "sérénité" permet de se réfugier en cas d'affluence et des sièges sont réservés sur les quais.

Marche exploratoire de personnes autistes

"Il y a dans l'autisme un enjeu d'hypersensibilité sensorielle, tout est agressif par essence pour eux", explique Jean Mathy, un des porteurs du projet, initié il y a deux ans par une "marche exploratoire" de personnes autistes, âgés de 16 à 56 ans et aux troubles divers, dans le métro. Leurs difficultés d'adaptation ont inspiré les réaménagements, accompagnés d'une application numérique qui facilite aussi l'usage de la station en expliquant comment acheter un ticket ou franchir un portillon, par exemple. Autre innovation, un porte-tickets qui permet de séparer celui qu'on vient de composter de ceux qui restent à utiliser ou qu'il faut jeter, et d'éviter ainsi le stress de la confusion.

Au bénéfice du plus grand nombre

"Le but est évidemment de ne stigmatiser personne mais au contraire que les fragilités de certains profitent au plus grand nombre", souligne M. Mathy. Des observations ont montré que le dispositif servait également aux non-voyants, aux femmes enceintes, aux enfants ou aux personnes âgées. Un premier rapport d'expérience a été remis le 22 octobre à la Déléguée interministérielle. "On se rend compte que ce type de dispositif peut être utile à beaucoup de monde. L'intérêt, c'est de pouvoir le modéliser et de le généraliser avec d'autres opérateurs de transports", a commenté Mme Compagnon.

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