Encoprésie : 4 % des enfants souffrent d'incontinence fécale

Un trouble dont on parle peu mais qui touche pourtant 1 à 4 % des enfants en France : l'encoprésie entraîne une incontinence fécale. Comme pour toute maladie taboue, la honte prend bien souvent le pas sur la vie sociale et la santé mentale. Stop !

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13 % des enfants atteints d'encoprésie ne peuvent pas aller à l'école en raison de fuites anales. Du grec « kopros » (excréments), ce trouble correspond à l'émission, volontaire ou non, de selles formées, semi-formées ou liquides, dans des endroits « inappropriés » (sol, vêtements, derrière le canapé) par un enfant d'au moins 4 ans, selon la définition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM). Concrètement, il s'agit d'une incontinence fécale qui survient au moins une fois par mois durant minimum trois mois, n'étant pas liée à une pathologie sphinctérienne, neurologique ou digestive. Une maladie taboue, qui entraîne une limitation de la vie sociale pour 1 à 4 % des enfants en France, pouvant mener à la dépression.

Associé à d'autres troubles

Selon la Société nationale française de colo-proctologie, ce trouble psycho-affectionnel se déclare le plus souvent chez les garçons âgés de 6 à 10 ans, au moment de l'acquisition de la propreté et de l'entrée à l'école primaire. Dans les formes les plus sévères, il peut parfois persister longtemps après l'adolescence. Dans 25 à 30 % des cas, il est associé à l'énurésie, plus communément appelée « pipi au lit », et peut coexister avec d'autres troubles : de la coordination, du langage, de l'attention ou encore psychiques. Enurésie, encoprésie... Ces désagréments physiques ont, bien souvent, une origine psychologique : difficultés relationnelles avec les parents, divorce, arrivée d'un autre bébé, abus sexuels... Mais il ne faut pas pour autant écarter la cause physiologique due à une malformation ou une maladie.

Des douleurs importantes

Cette pathologie est d'autant plus complexe qu'elle peut entraîner d'importantes douleurs en raison d'une fissure anale qui poussent l'enfant à se retenir et à éviter les toilettes publiques. Les enfants sont d'ailleurs souvent constipés au départ, ce qui est propice à la stagnation des selles dans l'intestin et le rectum. Cet effort de retenue délibéré n'est pas sans conséquences... Au fur et à mesure, l'enfant ne perçoit plus le besoin d'aller à la selle, son rectum s'habitue à être plein et, au-delà d'un certain volume, il va se décontracter naturellement puis se vider par « débordement ». Raison pour laquelle les fuites se produisent essentiellement le jour, dès que son attention est relâchée, par exemple lors d'une activité physique ou d'un jeu.

Un protège-slip adapté

Seule solution pour limiter les risques ? Une prise en charge précoce (avant deux ans) et complète cumulant un traitement médical, généralement à base de laxatifs, ainsi qu'un accompagnement pédopsychiatrique. Il est aussi essentiel de dédramatiser, déculpabiliser et responsabiliser l'enfant, qui tiendra par exemple un « calendrier des selles ». Des solutions pratiques, telles que le protège-slip adapté Absalom, permettent également d'offrir une « sécurité » à l'enfant et une certaine « sérénité » à ses parents au quotidien. Sa promesse ? « Une largeur qui évite tous les débordements ! » Cette gamme de protection hygiénique « discrète et fonctionnelle » fait figure de « pionnière », selon sa créatrice Axelle Bouverne. « Jusqu'à maintenant, il n'existait aucun dispositif spécialement conçu pour les fuites anales des enfants, explique-t-elle. Les parents étaient contraints de choisir entre les couches pour bébé, beaucoup trop épaisses et gênant les mouvements, et les tampons anaux et lavements par voie anale, souvent très mal acceptés par les enfants. » Selon cette entrepreneuse, au-delà du manque de praticité, ces dispositifs « sapent l'estime et la confiance en soi ». Autre valeur ajoutée d'Absalom, « elle peut bénéficier d'une prise en charge par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) dans le cadre d'un projet de vie et d'une demande de complément de l'Allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH) », assure Axelle Bouverne.  

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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