Handicap.fr : Vous allez donner dans une semaine les résultats du baromètre national 2011 « Les salariés français face au handicap » pouvez-vous nous expliquer la génèse du projet ?
Laurent Ryckelynck : Lorsqu'une société de crédit cliente a souhaité que nous sensibilisions ses managers au handicap, nous avons proposé aux managers de raconter une expérience de relation avec une personne handicapée de leur choix. L'intuition qui nous a guidés est que, dans le domaine des relations interpersonnelles, l'essentiel pour progresser est de renouveler et d'améliorer ses expériences.
Pour une majorité de personnes valides, le fait de rencontrer une personne handicapée génère des émotions fortes (positives ou négatives) qui peuvent gêner la relation. C'est dans ce sens que le récit de l'expérience relationnelle nous aide à avoir une meilleure compréhension des effets dus au handicap. Le vécu est indiscutable, ce n'est pas une opinion, qui peut fluctuer !
Rapidement, il nous a semblé indispensable de faire un état des lieux plus complet. Avec plusieurs missions handicap, nous avons pris la décision de créer une enquête nationale auprès des salariés français pour avoir une vision représentative de ce « vécu ».
Handicap.fr : C'est la parution du premier baromètre, en 2008 ?
L.R : Tout à fait. Et pour la 1ère fois, il s'agissait d'une enquête expérientielle, et non d'opinion. Il fallait mieux comprendre ce que les salariés français ressentaient vraiment face au handicap. Le baromètre de 2008 a été réalisé pour défricher la question.
L'un des principaux enseignements de cette étude, c'est la mesure de 9 émotions engendrées par le handicap et la mise en évidence de 4 profils de comportements. Ce baromètre a également confirmé que l'entreprise est un endroit important pour véhiculer et sensibiliser au handicap. Et puis, il nous a révelé que 1/3 des salariés étaient en réalité proches du handicap pour une raison familiale ou amicale. Les missions handicap ont commencé à comprendre qu'elles ne travaillaient pas dans le vide !
Handicap.fr : Que pouvez-vous dire du Baromètre 2011 ?
L.R : Tout d'abord, je tiens vraiment à remercier les missions handicap partenaires, Logica, Société Générale et STMicroelectronics, qui ont soutenu financièrement le projet.
Pour cette seconde édition du baromètre, nous avions deux volontés, mesurer le chemin parcouru en 3 ans et explorer de nouvelles pistes ! Nous avions le sentiment que les choses avaient évolué. Beaucoup d'actions ont été réalisées dans les entreprises, il était interessant de faire le bilan des actions et des effets, de détailler le type d'actions faites dans les entreprises. Et puis l'on parle de changement de regard : nous avons voulu enquêter sur le sujet. Enfin, nous souhaitions mieux comprendre comment les salariés envisagent le handicap pour eux.
Handicap.fr : Handipartage ne se limite pas à la publication du Baromètre, pouvez nous en dire plus?
L.R : Handi-partage a pour mission de faciliter la collaboration et l'entraide entre personnes handicapées et personnes valides. Pour cela, nous proposons aux acteurs du handicap un programme de sensibilisation participatif, fondé sur le partage d'expérience. Et nous mettons gratuitement à disposition du grand public, sur http://www.handi-partage.fr des centaines d'expériences vécues. Notre ambition est de créer la plus grande Encyclopédie des expériences de relations entre personnes handicapées et valides, pour que chacun puisse s'inspirer de l'expérience de tous les autres.
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