Aide sociale à l'enfance : des soins psychiques précoces ?

Vers une prise en charge précoce, notamment des troubles psychiques, des enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance ? Le gouvernement lance une expérimentation en Loire-Atlantique avec la mise en place d'un forfait pour renforcer le dépistage.

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Les enfants pris en charge par les départements au titre de l'aide sociale à l'enfance (ASE) sont-ils une population particulièrement vulnérable sur le plan de la santé, notamment psychique ? Rappelons que, selon un rapport du CESE (Conseil économique, social et environnemental) de juin 2018, sur les 300 000 mineurs concernés, en moyenne 25 % présentent un handicap, principalement d'ordre psychique (articles en lien ci-dessous). Outre les négligences ou les mauvais traitements ayant conduit au placement, seul un tiers des enfants bénéficie d'un bilan de santé à leur admission et peu d'entre eux disposent d'un dossier médical à leur sortie à 18 ans.

Une expérimentation lancée

Dans ce contexte, pour mieux prendre en charge leur parcours de santé, Adrien Taquet, secrétaire d'Etat chargé de la Protection de l'enfance, a lancé le 23 avril 2019, à Nantes, une expérimentation. Il affirme que « l'offre de soins proposée aujourd'hui n'est pas suffisante, notamment dans le secteur de la pédopsychiatrie et des soins proposés par les psychologues ou psychomotriciens. En outre, ces derniers ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale et les délais d'accès peuvent excéder un an dans certains territoires. » Ces « insuffisances » peuvent avoir des conséquences jugées « très graves » et exigent une prise en charge « précoce » pour traiter rapidement la souffrance et éviter ses « effets collatéraux ».

Un forfait annuel 

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Adrien Taquet ont donc pour « priorité » de mettre en place un véritable parcours de soins « via une meilleure coordination des acteurs et la création d'un forfait annuel de prise en charge ». Ce dernier doit permettre de financer trois axes. Tout d'abord un suivi médical régulier incluant une évaluation médicale et psychologique, avec une actualisation annuelle. Egalement l'accès à des soins psychiques précoces, avec éventuellement une orientation vers des professionnels en libéral pour permettre à l'enfant de bénéficier d'un rendez-vous dans un délai raisonnable. Enfin, un soutien dans la prise en charge des enfants, incluant l'identification, la mobilisation et la formation des professionnels.

Le cahier des charges de cette expérimentation doit être publié début mai 2019 ; elle sera tout d'abord déployée dans trois départements -la Loire-Atlantique étant le premier territoire choisi- puis élargie à d'autres dès 2020.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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