Guide AESH : 26 conseils pratiques pour comprendre l'autisme

Comprendre l'autisme pour mieux accompagner les enfants concernés, tel est le but de "Mon livret d'AESH-autisme", publié par le Collectif inclusif, à Lyon. 36 pages d'info précieuses et de conseils pratiques ! Sa promesse: un accompagnement de A à Z.

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L'inclusion... Pour de nombreux parents d'enfants handicapés, c'est le combat de toute une vie. Un combat que mène Chams-Ddine Belkhayat depuis la naissance de son fils Danïal, 5 ans, porteur d'autisme. Ce militaire a remporté d'autres batailles mais pas celle-ci, pas encore... Premier obstacle à abattre : le manque de communication, de lien. Pour changer la donne, il a créé Bleu Network, une plateforme gratuite spécialisée dans l'accompagnement et l'accès à l'emploi des personnes autistes. Concrètement, elle met en relation des familles concernées avec des établissements spécialisés et des professionnels, mais aussi des chercheurs d'emploi porteurs de ce trouble avec des recruteurs. Deuxième frein : le manque de formation des assistants d'élèves en situation de handicap (AESH). Face à ce constat, Chams-Ddine lance le Collectif inclusif, qui regroupe sept associations spécialisées de la région lyonnaise, et impulse leur première action, la publication de « Mon livret d'AESH-autisme ».

Un accompagnement de A à Z

Comprendre les TSA (troubles du spectre de l'autisme) pour mieux accompagner les enfants concernés, telle est l'ambition de ce guide gratuit de 36 pages, présenté le 16 octobre 2019 devant des « centaines d'AESH de l'académie de Lyon, enthousiastes ». Principalement destiné aux accompagnants, il peut aussi « donner des billes » aux enseignants, souvent démunis face au handicap. Il se divise en 26 fiches thématiques. 26 comme le nombre de lettres de l'alphabet. Le sommaire prend donc la forme d'un abécédaire où chaque chapitre correspond à une lettre : A comme autisme, B comme besoins particuliers, C comme communication, D comme douleur, E comme éducation structurée, jusqu'à Z comme zen attitude. Au programme : des informations générales sur l'autisme, les structures vers lesquelles se tourner et des conseils pratiques.

La clé ? Observer et s'adapter

La clé d'une communication adaptée ? Selon le livret, il faut tout d'abord « attirer l'attention de l'enfant avant de lui parler », puis « utiliser un langage simple, concret, des phrases courtes » et éviter les ambiguïtés, les questions trop larges, l'ironie, les expressions imagées, le second degré, l'implicite... Enfin, il recommande de soutenir la communication par des supports visuels (consignes, lectures). Autre point majeur : « La douleur est l'expression d'une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable » ; elle peut se manifester par une difficulté de gestion du stress et des émotions, des modifications des mimiques et du comportement ou encore de l'automutilation. « L'enfant peut se mordre pour masquer une autre douleur, se taper la tête contre le mur parce qu'il est constipé », précise-t-il. Les bons réflexes ? Etre attentif afin de signaler tout changement de comportement ou chute, valider l'existence de la douleur et l'aider à la visualiser, puis redoubler de vigilance car la douleur peut parfois émerger ultérieurement.

Essaimer ces outils pratiques

Autres conseils : proposer des activités qui reviennent tous les jours, au même moment, détailler la journée à l'aide d'un planning visuel adapté au niveau de compréhension de l'enfant, assurer un cadre sécurisant et prévisible, sensibiliser les camarades de classe, avancer pas à pas et proposer de petites quantités de travail, éliminer les stimulations visuelles parasites et, surtout, « prendre en compte le handicap sans oublier que l'enfant avec TSA reste un enfant »... U comme unique ! Distribué, pour l'heure, uniquement dans les trois académies de la région Auvergne Rhône-Alpes (Clermont-Ferrand, Grenoble et Lyon), ce livret a de plus grandes ambitions... « Nous l'avons envoyé au ministère de l'Education nationale et au secrétariat d'Etat au Handicap pour qu'ils puissent l'essaimer sur tout le territoire et, à terme, le mettre à disposition de toutes les personnes concernées par ce trouble en France, soit près de 600 000 », explique Chams-Ddine, qui attend leur retour avec « impatience ».
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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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