Autisme : piste pour réduire les altérations sensorielles?

Comment limiter les altérations sensorielles qui affectent 90% des personnes autistes ? Une recherche est menée par le Dr Frick sur les souris pouvant être traduite dans des études chez l'Homme. Vers une piste diagnostique et thérapeutique ?

• Par
Illustration article Autisme : piste pour réduire les altérations sensorielles?

Près de 90% des personnes avec TSA (troubles du spectre de l'autisme) présentent des altérations sensorielles et ce quelle que soit la sévérité de leur trouble (avec ou sans déficience intellectuelle). Ces gênes peuvent être tactiles, auditives ou visuelles -un inconfort au toucher (texture de vêtements, contact), une hypersensibilité au bruit ou encore à la lumière-, des perceptions exacerbées qui peuvent se révéler très handicapantes dans la vie quotidienne. Des études suggèrent d'ailleurs qu'elles pourraient fortement influencer les autres symptômes et comorbidités associées aux TSA. Traditionnellement, ces derniers se caractérisent par un trouble de la communication, une altération des interactions sociales et des anomalies comportementales mais, depuis 2013, les altérations sensorielles ont également été incluses dans ses critères de définition.

Mesurer ces troubles sensoriels

C'est donc à ce sujet que le Dr Andreas Frick, directeur de recherche au Neurocentre Magendie de Bordeaux, a décidé de consacrer ses recherches. Retenu par le jury international de la Fondation FondaMental, il est lauréat 2019 du 8ème Prix Marcel Dassault pour la recherche sur les maladies mentales, doté de 300 000 euros. Le chercheur entend construire un « outil translationnel » (ndlr : qui traduit les efforts à produire des applications concrètes à partir de connaissances fondamentales), une méthode d'évaluation pour mesurer ces troubles des perceptions sensorielles, et ainsi mieux caractériser les circuits impliqués. Pour y parvenir, travaillant pour le moment sur des souris, il s'appuie sur différentes techniques de mesure d'activité cérébrale (enregistrements à multi-électrodes et microscopie par imagerie calcique) ciblant la zone du néocortex impliquée dans le traitement des informations sensorielles tactiles pour analyser la réponse à des stimuli tactiles. Par la suite, il étudiera la possibilité de corriger les déficits observés et mesurés par des approches pharmacologiques. Pour, in fine, permettre d'améliorer le fonctionnement global des personnes concernées.

Transposé chez l'Homme

Le projet préclinique (étude animale), prévu sur trois ans, propose une « stratégie très innovante qui explore les changements de la perception tactile sensorielle chez la souris en utilisant des paramètres et des tâches pouvant être facilement traduits dans des études chez l'Homme », explique le Dr Andreas Frick dans un communiqué de presse. « Grâce à ce prix », il dit avoir « l'opportunité de relever certains des défis non résolus de la recherche sur les TSA ». Pour le moment, parce qu'aucun traitement pharmaceutique ciblant ces troubles n'existe, la recherche tente de trouver de nouvelles pistes à explorer. L'étude de ces dernières ouvre des perspectives à la fois diagnostiques et thérapeutiques.

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
Commentaires0 Réagissez à cet article

Thèmes :

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.