Un joli budget pour transformer les entreprises adaptées

28 millions d'euros pour aider les entreprises adaptées à se transformer. C'est le montant annuel du fonds de soutien accordé par le gouvernement de 2019 à 2022. Le secteur a le sourire.

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Dans le champ du handicap, pas toujours satisfait des décisions budgétaires prises par les gouvernements, les Entreprises adaptées (EA, c'est-à-dire entreprises du milieu ordinaire qui emploient majoritairement des travailleurs handicapés) ont aujourd'hui le sourire. 28 millions d'euros, c'est le montant du fonds de soutien qui leur est accordé, dédié à la transformation de ce secteur convaincu de son « utilité sociale ». Il vient s'ajouter aux financements déjà en cours pour soutenir l'aide au poste et les expérimentations. Cette annonce a été faite le 26 avril 2019 par Muriel Pénicaud, ministre du Travail à l'occasion d'une visite officielle dans les Landes dédiée à l'emploi des personnes en situation de handicap, redisant sa conviction que « nul n'est inemployable ».

Quels objectifs ?

Ce fonds bien doté a pour objectifs : d'aider les entreprises à mettre en place les évolutions de leurs organisations et les soutenir dans la mise en œuvre des expérimentations (CDD Tremplin, EA de travail temporaire) mais également de permettre le changement d'échelle, notamment par le soutien des nouveaux investissements (achat de machines, agrandissement de locaux...), y compris ceux engagés avant la réforme. Une « mesure très attendue », selon Stéphane Cahen, porte-parole de l'Unea (Union nationale des entreprises adaptées) et « pas simple à obtenir ». Ce fonds entend par ailleurs faciliter la transformation économique et la diversification des activités pour répondre aux besoins économiques des territoires.

Un bilan en 2022

Afin d'atteindre le « Cap vers l'entreprise inclusive » signé le 12 juillet 2018, cette enveloppe est pérennisée jusqu'en 2022, 28 millions en 2019, probablement le même montant en 2020 puis dégressif jusqu'à la fin de l'échéance. La mise en place progressive d'un comité scientifique permettra d'évaluer les impacts de cette réforme et plus particulièrement des nouvelles expérimentations. Un bilan sera fait en 2022 pour déterminer ce qui a marché ou pas et ce qui doit être pérennisé. Stéphane Cahen se félicite de la mise en place de ce comité de suivi, a priori dans chaque région, dans lesquels seront réunis les partenaires du secteur adapté et les financeurs (Conseil régional, BPI et France active...) et se réjouit que le secteur adapté soit « véritablement un acteur du développement économique de les territoires ».

Une enveloppe opérationnelle

Les enveloppes sont débloquées dès mai 2019 dans les préfectures de région et seront mobilisables selon une procédure en finalisation de rédaction par la DGEFP (Délégation régionale à l'emploi et la formation professionnelle) et l'Unea. « Nous avons craint qu'elles ne soient reportées bien plus tard, poursuit Stéphane Cahen. Entre l'adoption d'une loi et la publication de son décret, il se passe parfois beaucoup de temps or, là, tout a été fait dans la foulée, y compris pour les décrets relatifs au CDD tremplin et aux EATT (EA de travail temporaire). C'est assez rare pour être signalé. ». Selon lui, cela « va permettre de mettre les choses en œuvre rapidement ». Ne reste plus que l'expérimentation EA-pro inclusive qui doit voir le jour en fin d'année. « Nous avons désormais une trajectoire jusqu'en 2022, sécurisée », explique-t-il. Les candidats sont invités à déposer leur dossier auprès de la région. « Ce n'est pas toujours simple d'entamer cette démarche car les dossiers peuvent parfois paraître compliqués mais c'est à notre réseau d'aller sur le terrain pour faire de la pédagogie », conclut Stéphane Cahen dans un contexte où l'on « entend beaucoup de choses qui ne sont pas tout à fait justes et qui font peur à certains ».

Doubler le nombre d'emplois

Confirmant son soutien aux EA, la ministre a fait d'autres annonces, notamment le démarrage de l'expérimentation des entreprises adaptées de travail temporaire (EATT) (article en lien ci-dessous) mais aussi le lancement d'un PIC (Plan d'investissement compétences) spécifique afin de soutenir les actions de formation des salariés en situation de handicap entrés dans les dispositifs d'accompagnement à la transition professionnelle (CDD Tremplin et EATT). L'objectif du secteur adapté et de passer de 40 000 à 80 000 emplois d'ici 2022, un changement d'échelle ambitieux.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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