Ils venaient de passer quelques jours à Disney World, à Orlando. Mais le voyage de retour des Beegle vers Portland ne s'est pas vraiment passé comme prévu. L'avion d'United Airlines dans lequel ils avaient pris place avec leur fils et leur fille Juliette, 15 ans, autiste, a été détourné vers Salt Lake City pour que la famille y soit débarquée, sous l'œil d'une caméra amateur, au motif que la présence de la jeune fille mettait le pilote « mal à l'aise ». A l'heure du déjeuner, Juliette a en effet commencé à manifester des signes d'anxiété ; sa maman a alors demandé qu'on lui apporte un repas chaud réservé, en principe, aux passagers de première classe, seule façon de calmer son irritabilité. Rassasiée, la jeune fille s'est ensuite mise à regarder des films. Mais, quelques minutes plus tard, le pilote a annoncé une descente vers Salt Lake City en raison de la présence d'un passager qui présentait des problèmes de comportement. Les forces de l'ordre attendaient les Beegle à l'atterrissage et leur ont demandé de quitter l'appareil.
Une meilleure formation du personnel ?
La famille dit avoir voyagé dans le monde entier avec Juliette sans jamais rencontrer le moindre problème. Contacté par un media américain, l'un des porte-parole de la compagnie a justifié cet évènement par le fait que « l'équipe a pris la meilleure décision pour la sécurité et le confort de tous les passagers et a décidé de détourner l'avion quand la situation est devenue perturbante. » Le père de Juliette entend porter plainte pour discrimination. De son côté, la maman souhaite promouvoir la compréhension de l'autisme et renforcer la formation du personnel navigant pour qu'ils puissent accueillir les passagers porteurs de ce trouble dans de bonnes conditions.
D'autres affaires…
Cette affaire alimente une nouvelle fois la question de la prise en charge des passagers handicapés sur les compagnies aériennes. Des refus défrayent parfois la chronique et agitent les tribunaux. Un groupe de sourds débarqués, trois passagers à mobilité réduite refusés à l'embarquement, ainsi qu'un joueur de tennis handisport tétraplégique, une passagère hémiplégique refoulée parce qu'elle voyage sans accompagnateur… Les droits prévus pour les voyageurs handicapés par la législation, notamment européenne, sont mal appliqués car trop de dérogations permettent aux compagnies et aux aéroports de les interpréter à leur convenance. Le principal problème porte sur la notion de sécurité, trop vague. Dans ces conditions, certains ont alors parfois bien du mal à arriver à bon… aéroport !