SEP: un test pour évaluer l'étendue de la maladie via l'œil

Et si l'on pouvait mesurer l'avancée de la sclérose en plaques d'un simple "coup d'œil" ? C'est ce que promettent des chercheurs viennois qui ont mis au point un test rétinien qui serait capable de prédire l'intensité des futures poussées.

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C'est ce qu'on appelle avoir le compas dans l'œil ! Des chercheurs de l'Université de médecine de Vienne ont récemment mis au point un test de la rétine pour mesurer la sévérité de la sclérose en plaques (SEP), résultats publiés dans la revue scientifique Neurology (en anglais, en lien ci-dessous). Maladie dégénérative qui touche 110 000 Français (article en lien ci-dessous), la SEP a la particularité d'évoluer à un rythme différent selon les patients, rendant difficile l'évaluation de la progression de la maladie. Celle-ci se manifeste par « poussées » durant lesquelles de nouveaux symptômes apparaissent. Les scientifiques ont repéré lors de l'examen des vaisseaux sanguins de la rétine que cette membrane située au fond de l'œil s'amincissait après chaque poussée. Jusqu'ici rien de nouveau puisque les atteintes oculaires (névrites optiques, par exemple) font partie des symptômes les plus répandus.  

Des poussées qui affectent la rétine

En revanche, l'équipe dirigée par Gabriel Bsteh et Thomas Berger s'est aperçue que l'amincissement de la rétine pouvait prédire la gravité des futures poussées et donc la probabilité d'invalidité du patient. Les dommages de cette partie de l'œil dus à la « rechute » de la maladie, qui passent souvent inaperçus aux « yeux des patients », reflèteraient l'étendue des dommages dans le cerveau. Les analyses réalisées sur 167 d'entre eux ont permis de montrer que la perte d'environ cinq micromètres d'épaisseur de la couche rétinienne « équivaut à un doublement du risque d'incapacité permanente à la prochaine rechute ».     

Une technologie qui a déjà fait ses preuves

« Nous avons trouvé un nouveau biomarqueur qui ouvre une fenêtre sur le cerveau », s'est félicité Gabriel Bsteh. Grande nouvelle pour la recherche médicale ? Peut-être car ce test, « facile à réaliser et non invasif », pourrait permettre aux médecins de choisir le traitement adapté au stade de la maladie et promet donc d'améliorer la vie des patients. Pour y parvenir, les chercheurs ont utilisé la tomographie par cohérence optique (OCT), un procédé d'imagerie oculaire moderne, qui permet d'obtenir en quelques secondes des images de l'œil en coupe via une lumière infrarouge. L'outil a déjà fait ses preuves dans le diagnostic de maladies où la rétine est centrale, les glaucomes ou les diabètes, par exemple. « La technique de prédiction de l'évolution de la SEP est donc déjà à notre disposition », conclut Gabriel Bsteh. Reste à la mettre en œuvre !

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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