Athlète allemand amputé : sa prothèse serait un "avantage" !

En vue des Championnats d'Europe d'athlétisme 2014, la sélection de l'Allemand Markus Rehm, amputé d'un tibia, en saut en longueur n'a pas été retenue car sa prothèse serait susceptible de lui procurer un avantage sur les concurrents "valides".

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L'athlète Markus Rehm, amputé d'un tibia mais champion d'Allemagne du saut en longueur chez les valides, n'a pas été retenu pour les Championnats d'Europe, à cause d'une prothèse qui lui octroierait un avantage déloyal, a annoncé le 30 juillet 2014 la fédération allemande. "Les conditions mécaniques, entre un ressort et un système musculo-articulaire, sont différentes. Ce n'est pas le même saut en longueur", a déclaré l'entraîneur en chef de la fédération, Idriss Gonschinska, pour justifier la non-sélection de Rehm pour les Championnats d'Europe à Zurich (12-17 août).

La 5e meilleure performance européenne de l'année

Markus Rehm, 25 ans, est devenu, le 25 juillet 2014, le premier athlète handicapé sacré champion d'Allemagne chez les valides, avec un bond à 8m24, nouveau record du monde handisport. Cette marque, nettement au-dessus des minimas pour l'Euro-2014, fixés à 8,05 m par la fédération allemande, représente la 5e meilleure performance européenne de l'année. Le champion paralympique 2012, doté d'une prothèse en carbone du même type que celle d'Oscar Pistorius, "nous a fascinés", a reconnu M. Gonschinska, tout en admettant qu'il avait "des doutes sur la possibilité de comparer les performances" avec celles d'un sauteur sans prothèse. "Il bénéficie d'une efficacité incroyable à l'impulsion", observe l'entraîneur.

Un éventuel recours ?

Rehm s'est dit "un peu déçu". "C'est très regrettable. Je dois d'abord digérer la nouvelle", a-t-il confié, préférant "prendre conseil auprès de (son) entourage" avant d'envisager un éventuel recours. Interrogé par l'agence allemande d'information sportive SID, le chercheur en biomécanique Gert-Peter Brüggemann estime que l'athlète aurait "de bonnes chances" d'obtenir gain de cause devant le Tribunal arbitral du sport. "Aucun avantage (lié à l'usage de la prothèse, ndlr) n'a été sérieusement démontré. Je déplore que de telles décisions puissent reposer sur des spéculations. On ne rend pas justice aux athlètes handisport en agissant ainsi", regrette-t-il.

La règlementation des compétitions internationales interdit explicitement "toute technologie ou dispositif susceptible de procurer à son utilisateur un avantage" non conféré par un matériel standard.

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