Supporters handisport : de l'or en page pour nos champions

Le compteur de la page Facebook du Club des supporters handisport tourne à plein régime. Lancée en 2012, cette initiative de Malakoff-Médéric rassemble 125 000 fans. Tour de piste avec Christine Laroulandie, directrice de la communication du groupe.

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Handicap.fr : Le groupe Malakoff-Médéric est à l'origine de ce Club des supporters handisport. Pourquoi une telle initiative ?
Christine Laroulandie : Notre groupe est hyper sensibilisé au handicap depuis plus de 20 ans. Nous avons dépassé le quota de 6% de travailleurs handicapés et nous avons l'habitude de les côtoyer dans nos locaux avec un vaste panel d'aménagements qui leur sont dédiés. Convaincu que le sport permet de porter un autre regard sur le handicap, nous nous sommes engagés, depuis 2009, aux côtés de la FFH (Fédération française handisport).

H.fr : Et puis, face à l'indifférence collective envers nos athlètes handisport, vous avez décidé d'agir...
CL : Oui, c'est sidérant de voir à quel point les compétions handisport n'intéressent personne. Nous avons fait le compte : pour les Jeux paralympique de Pékin, il n'y a eu que quatre heures de retransmission cumulées sur toutes les chaînes françaises. C'est une honte ! Alors nous avons décidé, avec la FFH, de faire un peu de ramdam, en lançant ce « Club des supporters handisport » sur Facebook mais aussi en tentant de mobiliser les médias. En renfort de l'action de la FFH, nous avons recruté une attachée de presse spécialisée dans la presse sportive pour proposer des sujets et des portraits d'athlètes aux rédactions, et parler de cette initiative. Même si nous n'avons pas été les seuls à agir puisqu'une pétition sur le Net a rassemblé un grand nombre de signatures, notre engagement collectif a contribué à faire céder, par exemple, France télévisions qui a fini par programmer une émission quotidienne.

H.fr : Et la presse sportive, y-a-t-elle vu un quelconque intérêt ?
CL : En radio et TV, les choses ont bien bougé. En presse écrite, c'est variable selon les titres. Dans L'Equipe, par exemple, il n'y a eu pratiquement aucun écho, et rien sur la cérémonie d'ouverture. On avait pourtant pris une page de pub chez eux pour remercier les fans du Club et les athlètes. Quelle déception ! En revanche, le 10 sport s'est beaucoup mobilisé.

H.fr : Vos supporters sont-ils pour la plupart handicapés ?
CL : Non, il y a énormément de valides. Preuve que le regard et l'intérêt porté aux personnes en situation de handicap est vraiment en train de changer. On leur offre davantage de visibilité, notamment au cinéma, avec pas mal de films cette année, en dehors d'Intouchables. Le handicap est de moins en moins tabou.

H.fr : Néanmoins, comment expliquez-vous une telle déferlante ?
CL : On doit beaucoup à une dizaine de blogueurs très actifs qui ont relayé l'info sur la Toile. Nous leur avons demandé leur soutien et ils ont répondu présents ! Et puis un grand merci à nos deux parrains, Laura Flessel et Stéphane Diagana, qui ne manquaient pas de parler de nous dans tous leurs interviews. On leur doit en partie ce démarrage en trombe. Mais nous devons aussi cet impact au message très positif que nous voulons faire passer. Un côté militant avec de vraies valeurs civiques qui donnent du sens à la vie. Et puis, pour donner un petit coup de pouce à cette initiative, on a aussi mis un peu de pub sur Facebook.

H.fr : Encourager les supporters, c'est une chose. Mais soutenez-vous également les athlètes ?
CL : Oui en effet. Notre groupe a soutenu trois athlètes dans leur préparation pour les Jeux paralympiques de Londres : Nantenin Keita (sprinteuse malvoyante), qui a été médaille de bronze sur le 100 m, Pauline Chambraud (escrimeuse en fauteuil), toutes deux collaboratrices du groupe, et Adib El Sarakby (cavalier de dressage hémiplégique). Je peux vous assurer que tous les sportifs rencontrés à Londres étaient très heureux de voir cette déferlante et de lire les messages de soutien.

H.fr : Vous étiez à Londres ? Comment vos supporters ont-ils vécu ces Jeux paralympiques ?
CL : Oui. Nous avons accompagné les supporters qui ont gagné le jeu concours que nous avions mis en place. C'était une douce folie, une ambiance incroyable. Tous portés par une énergie très positive.

H.fr : Londres 2012, c'est fini ? Quel avenir pour ce Club ?
CL : Nous ne comptons évidemment pas en rester là maintenant que le mouvement est lancé. Nous allons continuer à militer auprès des médias et inviter le public à venir sur les manifestations handisport. Il y a de gros évènements en préparation, comme les Mondiaux d'athlétisme handisport à Lyon en juillet 2013 mais aussi des championnats de France dans toutes les disciplines. Nous continuerons à présenter des sportifs sur notre page. Notre but : rameuter le public français et retrouver la ferveur que nous avons connue avec le public anglais.

H.fr : Vous croyez réellement que ces Jeux de Londres ont eu un impact sur le public français ?
CL : Je ne sais pas. C'est pourquoi nous allons lancer une grande enquête à ce sujet qui permettra d'apprécier le ressenti de nos compatriotes. Avant les Jeux, on n'entendait jamais parler de handisport mais j'ai tout de même l'impression qu'il y a une montée en puissance, même si elle n'est pas encore suffisamment spectaculaire.

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