Hommage aux résistants aveugles

Pourtant aveugles, ils ont combattu dans les rangs de la Résistance, y ont parfois trouvé la mort, fusillés. Un hommage leur est rendu, 70 ans après, par l'apposition d'une plaque commémorative à Paris.

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Parmi celles et ceux qui se sont élevés contre la barbarie nazie, il y avait des résistants aveugles et amblyopes. Des vétérans de la Première Guerre mondiale blessés au combat mais aussi des civils. Partout sur le territoire national, ils ont caché des armes, joué le rôle de passeurs, utilisé leurs connaissances de téléphonistes pour faire fonctionner les postes récepteurs et transmetteurs, se sont spécialisés dans la réalisation de faux-papiers ou ont inventé des stratagèmes pour assurer la distribution de tracts. Soixante-dix ans plus tard, la France rend hommage à ces héros méconnus, à l'initiative de la Fédération des aveugles de France. Le 15 avril 2015, en présence de Ségolène Neuville, secrétaire d'État en charge des personnes handicapées, une plaque commémorative a été dévoilée au 6 rue Gager-Gabillot (Paris 15e).

Avec leurs guides

Ils s'appellent Charles Davin, fondateur de l'Union des aveugles de la Résistance (UAR) ou Élie Bloncourt, l'un des rares parlementaires aveugles. Refusant de se rendre à Vichy pour voter les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, c'est dans son département de l'Aisne qu'il coordonne les activités de Résistance et monte un réseau de renseignement. « Les autres, celles et ceux dont le nom n'a pas toujours été retenu dans les livres d'histoire, ne se sont pas montrés moins héroïques, explique Ségolène Neuville. »  Et d'évoquer le rôle de leurs guides qui ont couru les mêmes risques. Plusieurs de ces hommes l'ont payé de leur vie et ont été fusillés ; d'autres ont connu l'horreur de la déportation ou encore la dureté des camps d'internement.

Un autre hommage aux invisibles

Cet évènement s'inscrit dans la démarche de Charles Gardou, professeur d'université et anthropologue spécialiste du handicap. Depuis 2013 (lien ci-dessous), il milite pour l'édification d'un mémorial en faveur des 50 000 personnes handicapées qui, sous le régime de Vichy, ont trouvé la mort par abandon, absence de soin, sous-alimentation et autres maltraitances dans les hôpitaux psychiatriques et hospices français. Une pétition qui avait recueilli 80 000 signatures a porté ses fruits et obtenu une réponse favorable du président de la République en février 2015. Des hommages enfin rendus aux invisibles…

© Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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