Radié de sa banque à cause de son fils autiste

Un client et son fils autiste avaient été radiés de leur banque à Rennes en août 2016 à cause du comportement de jeune homme et avaient porté plainte pour discrimination ; la justice vient de la classer sans suite.

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La justice a classé sans suite la plainte pour discrimination déposée par le père d'un enfant autiste, radié avec ce dernier de sa banque à Rennes en raison du comportement du jeune homme, a-t-on appris
le 21 avril 2017 auprès du parquet de Rennes. « Le parquet a classé l'affaire, estimant que l'infraction était
insuffisamment caractérisée », a indiqué le parquet à l'AFP. L'avocat des plaignants, Jean-Guillaume Le Mintier, a annoncé de son côté qu'il allait rédiger une citation directe de la banque, la Caisse d'Épargne, devant le tribunal correctionnel.

Il baisse son pantalon

Le père de famille, Loïc Croyal, avait porté plainte le 29 août 2016 contre la Caisse d'Épargne, dont il était client depuis 25 ans, l'accusant de discrimination en raison du handicap de son fils. Il s'était rendu dans sa banque le 9 août avec son fils Fabien pour y retirer de l'argent. Son fils, agité, souhaitait aller aux toilettes et avait commencé à baisser son pantalon. Le père avait alors réprimandé son fils mais quelques instants après, ce dernier avait échappé à sa vigilance et s'était rendu devant le bureau d'une collaboratrice de la banque et avait tenté à nouveau de baisser son pantalon. Les deux hommes se font alors sortir de la banque.

Pas d'autres incidents

Une semaine plus tard, ils reçoivent deux lettres recommandées les informant que leurs comptes allaient être clôturés dans un délai de deux mois. « Nous nous attendions a minima à ce que le directeur de groupe ou son délégataire, seul décisionnaire, soit entendu afin qu'il explique les motifs de cette rupture brutale, ou encore que le rapport d'incident communiqué par le directeur d'agence au directeur de groupe soit saisi », a réagi Me Le Mintier. Mais « seuls les deux employées présentes ce jour-là et témoins de la scène, et le directeur d'agence (non témoin) ont été entendus », regrette-t-il. Selon lui, le parquet a justifié sa décision par la « répétition des incidents » impliquant le père et le fils au sein de l'agence. Mais l'avocat estime que cette décision « ne reflète pas la réalité du dossier puisque ni la conseillère, ni l'employé présente à l'accueil, ni la conseillère de Fabien à l'Apase (Association pour l'action sociale et éducative en Ille-et-Vilaine, NDLR) ne font mention d'autres incidents impliquant le père et son fils ». Pour lui, « il est indiscutable que le comportement de Fabien ce jour-là est inhérent à son handicap et des caractéristiques de l'autisme ».

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