12 mai : 1ère journée du handicap dans la Fonction publique

" Handicap et fonction publique, la volonté de réussir " : c'est le thème de la journée du handicap dans la Fonction publique lancée à l'initiative de François Baroin* et de Georges Tron, secrétaire d'État de la Fonction publique, le 12 mai

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* Ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat, porte-parole du gouvernement.

Handicap.fr
: C'est la première fois qu'une telle journée est organisée ?
Georges Tron
: La Fonction publique est engagée depuis plusieurs années sur l'emploi des personnes handicapées mais c'est en effet la première fois qu'une campagne interne de grande ampleur est mise en œuvre. Elle répond à notre objectif d'emploi de 6% de travailleurs handicapés d'ici 2013 et à notre volonté de poursuivre la modernisation de la gestion des ressources humaines engagée dans la Fonction publique.

H
: Quelle est son ambition ?
GT
: Je souhaite à cette occasion rappeler, avec François Baroin, que les personnes en situation de handicap ont toute leur place dans la Fonction publique. C'est pourquoi j'ai demandé aux administrations publiques de se mobiliser au cours de cette journée du 12 mai afin que tous nos agents puissent échanger sur l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés. Elle sera aussi l'occasion de marquer le point de départ d'une campagne de sensibilisation, et de rappeler que la prise en compte du handicap ne se réduit pas à la seule dimension du recrutement. L'insertion professionnelle, le maintien dans l'emploi et la garantie d'une carrière doivent être assurés par les pouvoirs publics.

H
: Quelles seront les actions proposées le 12 mai ?
GT
: Comme je vous l'indiquais, nous mettons à disposition de tous les services de l'Etat, mais aussi des établissements de soins et des collectivités locales, un kit d'information afin d'inciter chaque administration à mettre en avant de bonnes pratiques en matière de handicap, mais aussi afin que chaque agent puisse avoir connaissance de ses droits. Une place importante doit donc être consacrée à la prise de parole et aux témoignages d'agents publics handicapés. Des réunions ou séminaires pourront, à ce titre être, organisés, qui faciliteront les échanges. Enfin, des rencontres avec les DRH et/ou les correspondants handicap locaux permettront de faire le point sur les actions locales engagées en matière de handicap.

H
: Quel est actuellement le taux d'emploi des travailleurs handicapés dans la fonction publique ?
GT
: 4.6% dans la fonction publique territoriale, 4.6 % dans la fonction publique hospitalière et 3.99% dans la fonction publique de l'Etat. Nous devons encore progresser pour atteindre le taux de 6% d'ici 2013, comme préconisé par la Loi handicap de 2005, pour les trois Fonctions publiques.

H
: Qu'en-est-il des travailleurs lourdement handicapés auxquels on propose de moins en moins de postes adaptés ?
GT
: Grâce à l'implication sans faille du FIPHFP (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique), l'absence de recrutement de personnes handicapées ne peut se justifier par un manque de moyen lié à l'adaptation des postes de travail. Quelle que soit la situation de l'agent, chacun doit pouvoir trouver sa place dans la Fonction publique, avec des conditions de travail identiques à celles d'un travailleur non handicapé.

H
: Quel est l'organisme en charge de promouvoir et d'orchestrer l'insertion des travailleurs handicapés dans la fonction publique ?
GT
: C'est donc le FIPHFP qui remplit un rôle quasi similaire à celui de l'AGEFIPH qui s'adresse, elle, aux employeurs privés.

H
: Quelle sont ses actions ? Citez-nous quelques exemples ?
GT
: Le FIPHFP apporte son soutien à 150 employeurs publics qui regroupent près de 60% des effectifs totaux de la Fonction publique. Cela passe par des aides, des conventions et l'intervention de partenaires du domaine du handicap. Prenons l'exemple du Conseil général de Loire Atlantique ; la convention avec le FIPHFP a permis d'établir un dispositif d'accompagnement personnalisé pour chaque action de recrutement et de maintien dans l'emploi. Ce Conseil général emploie 201 personnes en situation de handicap. Concernant le financement, c'est une prise en charge à 50% de la rémunération d'un agent pendant le temps de sa formation dans un centre de rééducation professionnelle.

H
: Le mode d'accès aux emplois de la Fonction publique étant le concours, les personnes handicapées, souvent sous diplômées, sont pénalisées par cette forme de recrutement. Existe-t-il d'autres solutions ?
GT
: J'insiste, et c'est la règle, conformément à la loi, les personnes handicapées ne peuvent pas être écartées d'un concours. Bien entendu, nous tenons compte du handicap en adaptant les modalités de déroulement des épreuves. C'est donc une politique concrète qui ne discrimine ni positivement ni négativement les personnes handicapées qui souhaitent entrer ou progresser dans la Fonction publique. Par ailleurs, des voies de recrutement sans concours existent, qui sont destinées spécifiquement aux travailleurs handicapés.

H
: On évoque un flux nouveau de recrutements au sein des administrations de l'Etat qui pourrait atteindre 7000 emplois d'ici 2013. Confirmez-vous ce chiffre ?
GT
: Oui. Il correspond aux engagements pris par les ministères dans le plan pluriannuel 2010-2013.

H
: Y-a-t-il des ministères qui sont plus en retard que d'autres dans ce domaine ? On pointe notamment l'Education nationale du doigt dont le taux d'emploi du personnel en situation de handicap dépasse à peine 1 %.
GT
: Comme vous l'évoquiez, le handicap est bien souvent un frein à la poursuite des études supérieures, ce qui peut expliquer que, dans ce ministère, dans lequel le niveau de recrutement est très élevé, les chiffres soient « en décalage ». Toutefois, l'Education nationale peut efficacement recourir aux entreprises adaptées dans des contrats de sous-traitance afin de répondre à ses obligations de 6%.

H
: On prétend également que l'Education nationale ne cotise pas au FIPHFP...
GT
: Le ministère de l'Education nationale effectue chaque année une déclaration au FIPHFP mais ne lui verse pas de contribution. Cette dernière, et après autorisation du législateur, est employée à rémunérer les auxiliaires de vie scolaire (AVS) qui accompagnent les élèves et étudiants handicapés.

H
: A l'inverse, d'autres ministères, comme celui de la Défense, de l'intérieur ou du travail et de l'emploi semblent avoir dépassé ce quota de 6%...
GT
: Le ministère de la Défense a développé une politique innovante (campagne itinérante d'information, utilisation du CV filmé, prix initiative HEmploi) qui permet de mobiliser l'ensemble du personnel sur la question du handicap.

H
: On évoque le cas de Beauvais, à quoi ressemble une ville ou un employeur exemplaire ?
GT : Oui, en effet, je me déplace à Beauvais le 11 mai afin de lancer cette journée. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le taux d'emploi de travailleurs handicapés s'élevait, au 1er janvier 2010, à près de 6% contre 3,8% en 2007. Un état d'accessibilité des lieux de travail a été réalisé et plusieurs postes nécessitant des aménagements ont été adaptés. Un vaste programme de travaux d'accessibilité portant sur les bâtiments de l'Hôtel de ville, des annexes et des locaux des services techniques a été décidé en 2010 : stationnement réservé, cheminements, escaliers, ascenseurs, portes, sanitaires... Cette ville constitue donc pour moi un exemple pour toutes les collectivités locales.

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