Assistante de vie scolaire: L'avis d'une enseignante (témoignage)

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« Marine est scolarisée à plein temps depuis l'âge de trois ans. Elle en a maintenant cinq et demi. Elle est en moyenne section. Elle souffre de difficultés motrices, de déficience intellectuelle et de problèmes de concentration et bénéficie d'un suivi au CAMSP (Centre d'Action Médico-Social Précoce) deux fois par semaine en motricité et orthophonie. Dès le début de sa scolarisation, une convention d'intégration a été établie, avec un projet individualisé. La nécessité d'une aide ne s'est fait sentir qu'à la rentrée dernière, car Marine demandait à être suivie de plus en plus individuellement. L'AVS est arrivée en septembre 2003. J'ai proposé le renouvellement pour la rentrée prochaine, mais avec ou sans, Marine sera quand même accueillie. Depuis l'arrivée de Maud, l'auxiliaire, il y a eu une nette évolution de Marine, notamment en ce qui concerne la motricité. Des progrès ont également été notés en communication, où elle a pu développer son vocabulaire, verbaliser, acquérir un langage plus précis… Le but de l'AVS est également de recentrer Marine si besoin, alors que moi seule, avec 31 élèves dans la classe, je ne suis pas toujours dans la possibilité de le faire. Il m'arrive de réaménager les exercices lorsque le besoin s'en fait sentir, et d'adapter l'emploi du temps en fonction de la présence de l'AVS lorsque le travail demande plus d'attention (numération, graphisme…) mais Marine ne me pose aucun problème particulier. Les autres enfants de l'école se sont posés des questions à l'arrivée de Marine, car elle ne venait pas souvent, donc les repères étaient difficiles à poser. Maintenant, ses camarades font preuve d'une très grande tolérance à son égard, ils s'adaptent à ses possibilités. Ce n'est pas un problème. Ce que je trouve le plus difficile, c'est de ne pas avoir de contact avec les professionnels du CAMSP. Je ne les ai vus qu'une ou deux fois, mais maintenant, ils ne se déplacent plus aux réunions d'équipe éducative, pour raison administrative. Il n'y a pas de suivi commun, pas de possibilités de conseils. Je n'ai aucun apport de l'extérieur. Il en est de même pour les enfants qui sont suivis en CMPP ou en CMPEA. Lorsque j'ai des doutes sur la marche à suivre, j'interroge la secrétaire CCPE ou l'enseignant spécialisé qui intervient parfois à l'école. L'année prochaine, Marine sera en grande section, mais dans une classe à plusieurs niveaux (petits, moyens et grands), l'objectif étant de ne pas mettre Marine en difficulté, de personnaliser le travail en fonction de ses capacités. Faire parfois les exercices qui sont donnés aux petits la rassure et la valorise. Il n'y a aucune raison pour que tout ne continue pas à bien se passer ».
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