Lycée:l'accueil des élèves handicapés dans l'improvisation

Au lycée professionnel Edmond-Rostand à Paris, l'accueil des jeunes handicapés mentaux à la rentrée 2010 a été chaotique: structure inadaptée, emploi du temps très lourd, filière imposée pour certains, explique Catherine Bartoli, professeur

• Par

PARIS, 8 juin 2011 (AFP)

Mais au final, le résultat est tout sauf désespérant: sur les sept élèves handicapés arrivés en 2010, quatre vont continuer leur CAP, alors que l'arrivée de six nouveaux est prévue.

C'est le constat tiré de la première année de mise en oeuvre du dispositif Ulis d'accueil des élèves handicapés en milieu scolaire ordinaire, qui prévoit une organisation pédagogique adaptée.

Les Ulis (unités localisées pour l'inclusion scolaire, ex-UPI) ont été prévues dans une circulaire du 18 juin 2010 pour une application immédiate.
Le sénateur Paul Blanc (UMP) devait remettre  au président Nicolas Sarkozy, un rapport sur "la scolarisation des enfants handicapés".

"Le rectorat de Paris implante plus ou moins de force une Ulis dans un établissement, et il en a parachuté une à Edmond-Rostand même si les jeunes handicapés n'avaient pas choisi la filière +agent polyvalent de restauration+ ou +agent technique en milieu familial et collectif+", déplore à l'AFP Mme Bartoli qui pointe plusieurs "dysfonctionnements".

Pour le rectorat, la formation "n'est pas forcément diplômante. L'objectif est d'intégrer les enfants, les faire progresser en fonction de leurs moyens.
Quant aux parents, ils sont contents de trouver une structure d'accueil", poursuit Mme Bartoli, également cosecrétaire académique de la CGT Educ'action Paris.

S'ils sont intégrés dans une classe normale, les élèves handicapés doivent malgré tout bénéficier d'une "classe spécifique" pour se retrouver ensemble, avec le coordonnateur, ou pour s'y reposer, explique-t-elle.
Cette année, ils ont dû "squatter" le bureau de la chef des travaux, chargée entre autres de la mise en oeuvre des stages.

En outre, "les enfants ont été scolarisés comme n'importe quel élève, avec un emploi du temps très lourd: ils ont eu 30/35 heures de cours en première année de CAP. Les plages d'atelier de 4 heures, en cuisine, sont particulièrement éprouvantes pour eux", dit Mme Bartoli.
Les stages aussi ont été très longs pour ces jeunes handicapés mentaux et cognitifs -- de huit à dix semaines -- "mais ils sont allés jusqu'au bout grâce à des aménagements".
Quant aux professeurs, ils ont bénéficié d'une brève formation sur la base du volontariat.
La rentrée 2011 devrait mieux se passer. Les élèves handicapés auront leur salle spécifique, équipée de fauteuils de repos. L'emploi du temps sera aménagé pour leur permettre deux heures de vie de classe commune par semaine.

Ils feront l'objet d'une rentrée des classes 2011 spéciale de deux-trois jours pendant lesquels on leur expliquera le fonctionnement du lycée. Et ils bénéficieront d'un temps d'observation pour définir leur classe d'intégration.

tes/ng/ed

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2024) Agence France-Presse.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations ».

Thèmes :