Mon enfant est-il dyspraxique, et comment l'aider ?

La dyspraxie... Quels sont les signaux d'alerte ? Quelles conséquences sur la scolarité ? Comment aider son enfant ? Le 29 mars, l'école du CERENE organisait une conférence sur ce trouble des apprentissages l'un des moins connus du grand public.

• Par
Illustration article Mon enfant est-il dyspraxique, et comment l'aider ?

Les enfants dyspraxiques éprouvent des difficultés à réaliser des actions dans l'espace dans une intention précise. Un trouble empêche l'enfant de faire le lien entre son projet et sa réalisation. Par exemple : lacer ses lacets, utiliser une fourchette mais aussi dessiner, écrire, manier le compas, la règle, le stylo... La dyspraxie pose des difficultés dès la maternelle, trois années où les travaux manuels, le dessin et la manipulation font partie du quotidien. C'est d'ailleurs l'un des premiers signaux qui alerte les parents : un enfant dyspraxique est bien souvent malheureux dès les petites classes tandis que ses petits copains s'amusent à longueur de journée à jouer avec leurs mains. « Mais attention à ne pas diagnostiquer la dyspraxie trop souvent, comme c'est un peu le cas aujourd'hui, prévient Hervé Glasel, neuropsychologue, spécialiste du développement de l'enfant et de l'adolescent. La maladresse n'est pas un trouble en soi. De plus, un enfant peut être maladroit car il présente un trouble moteur, ce qui n'a rien à voir avec un trouble des apprentissages ! »

Quels signaux pour détecter une dyspraxie ?

Les signes caractéristiques de la dyspraxie sont les suivants : difficulté à s'habiller, tenir ses couverts, écrire mais aussi lenteur et/ou imprécision dans l'exécution des gestes et, enfin, grande variabilité dans la réalisation de gestes et d'intentions. L'enfant est parfois maladroit et parfois adroit. Un enfant dyspraxique peut réaliser parfaitement une tâche, à condition toutefois qu'il mobilise absolument toutes ses ressources attentionnelles pour y parvenir. Bien entendu, cela lui demande un effort épuisant et le place en situation de « double tâche » lorsqu'il écrit. Typiquement, l'enfant dyspraxique ne pourra pas être à la fois lisible et irréprochable en orthographe. Ecrire exige un tel effort de concentration qu'il choisira soit d'être lisible et l'orthographe s'effondre, soit d'écrire sans faute d'orthographe et la lisibilité s'efface. Globalement, les parents et les enseignants constatent que l'enfant dyspraxique est très maladroit, pataud, peu efficace dès qu'il agit dans l'espace.

Ne pas confondre...

A contrario, certaines difficultés proviennent de facteurs totalement étrangers à la dyspraxie :
• L'enfant a du mal à tenir un stylo ? Sa difficulté peut être d'origine mécanique.
• Il a du mal à faire du vélo ? Il a peut-être tout simplement de la difficulté à trouver son équilibre.
• De même, un enfant qui ne sait pas faire ses lacets à 9-10 ans ou qui est brouillon n'est pas non plus forcément dyspraxique.

S'il est dyspraxique, comment l'aider ?

Même si un entraînement quotidien léger est recommandé, la répétition des gestes qui posent des difficultés n'est pas une solution pour la prise en charge de la dyspraxie chez l'enfant. Au contraire, elle va le placer en situation d'échec permanent. Pour l'aider tout au long de sa scolarité, quelques outils et astuces sont très utiles : préférer l'ordinateur plutôt que le crayon et le papier pour suivre les cours, s'appuyer sur des logiciels tels que Geogebra pour la géographie, utiliser des audiobooks... Hervé Glasel tient à rassurer les parents d'enfants dyspraxiques : « L'adulte ancien dyspraxique n'a pas du tout les mêmes difficultés que l'enfant dyspraxique, pour deux raisons. La première : l'adulte ou l'adolescent dyspraxique choisira un métier qui ne fera pas appel à des travaux manuels. La seconde : sa maturation générale, en particulier des fonctions exécutives, va lui permettre de réaliser des gestes plus facilement. »

Une école dédiée

Hervé Glasel, après avoir passé quinze ans dans la finance, décide de se consacrer entièrement à ce thème et fonde et dirige l'école du CERENE. Elle a été conçue pour des enfants présentant des troubles de l'apprentissage liés à des « dys » : dyscalculie, dysorthographie, dyslexie, dysphasie, dyspraxie... Conçue comme une passerelle entre l'école primaire et le collège, cette école accueille les élèves du CP à la 3ème, avec l'objectif qu'ils réintègrent un établissement scolaire classique à terme. Pour ce faire, elle dispense les programmes de l'Education nationale en s'appuyant sur des méthodes de travail adaptées aux besoins pédagogiques spécifiques de l'enfant pour lui permettre de contourner ses difficultés, d'accéder aux apprentissages et de maîtriser certains outils sur lesquels il s'appuiera ensuite durant toute sa scolarité. Le CERENE accueille aujourd'hui 72 élèves, sur deux sites parisiens (17ème et 5ème). Un troisième ouvre ses portes dès la rentrée 2013, à proximité de la Porte de Versailles. A noter que la prochaine conférence du CERENE aura lieu le 23 avril 2013 (Paris 15) et aura pour thème : « Qu'est-ce que l'intelligence ? ».

Site du CERENE : www.cerene-education.fr

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr »

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
Commentaires3 Réagissez à cet article

Thèmes :

 
3 commentaires

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.