Les transports collectifs face au défi des passagers à mobilité ré

Tramways aux planchers bas ou bus à la demande, peu de matériels et services de transport en commun sont adaptés en France pour les personnes ayant des difficultés pour se déplacer, mais la donne semble en voie de changer face à des règles plus str

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Paris, 16 juin 2006
Par Isabelle CORTES

"Des choses bougent, mais nous sommes encore loin de l'accessibilité partout et pour tous. C'est un problème pour le transport public, d'autant que certaines villes ont des installations anciennes, comme le métro parisien.
La France est un peu à la traîne comparé à d'autres pays", explique à l'AFP Michel Cornil, président de l'Union des transports publics (UTP), en marge du Salon européen de la mobilité, organisé du 13 au 15 juin à Paris.
Or, au-delà des personnes handicapées, les escaliers ou les portes étroites compliquent aussi la vie des personnes avec une jambe dans le plâtre et des béquilles, des parents avec des poussettes ou des personnes âgées.
"Si des progrès non négligeables ont été réalisés ces dernières années pour améliorer l'accessibilité des transports publics, notamment en ce qui concerne les réseaux bus et les nouveaux métros et tramways, la situation n'est encore pas satisfaisante", reconnaît le ministère des Transports sur son site internet.
Ainsi tous les bus achetés par la RATP depuis 1998 sont dotés notamment d'un système pour abaisser le bus et de palettes rétractables aux portes centrales pour entrer les fauteuils roulants ou les poussettes. Mais, pour l'accès aux métros, les ascenseurs restent rares.
"Les besoins existent, les solutions techniques aussi, mais les changements butent sur le financement, notamment pour la rénovation des installations", selon le président de l'UTP.
Et "en France, perdure encore l'idée que l'accessibilité des transports relève d'une politique sociale, et non de l'innovation industrielle ou de la recherche. Mais cela va peut-être changer avec l'application de la loi de 2005", estime Bernard Duhem, secrétaire permanent du PREDIT (programme national de recherche et d'innovation dans les transports terrestres).
Une loi de février 2005 sur l'égalité des droits et des chances des handicapés oblige les villes à adapter les transports publics dans les dix ans pour les rendre totalement accessibles aux personnes ayant des difficultés de marche, de vision, d'audition ou de compréhension.
"Avant, beaucoup de choses se faisaient, mais avec moins de cohérence. Cette loi permet d'accélérer les changements et de travailler plus facilement en amont avec les associations pour développer des services spécifiques", selon Michel Bleitrach, vice-président de l'UTP et président du directoire de Keolis.
Chez Alstom, on souligne que "de plus en plus, les villes sont concernées par l'accessibilité, en raison de contraintes législatives imposant d'y penser dès la conception des matériels mais aussi de l'existence d'un électorat".
Outre l'équipement de ses tramways avec des planchers bas, le fabricant multiplie et élargit les portes d'accès. Pour les trains de banlieue, il met des plateformes élévatrices pour combler les vides entre quais et trains.
"Aujourd'hui, le confort du passager est un argument de poids pour vendre du matériel roulant aux collectivités locales", selon une porte-parole d'Alstom.
Mais il y a aussi "beaucoup d'imagination dans les services, qui peuvent éviter des investissements de plusieurs milliards d'euros", note M. Cornil, comme les services de transport à la demande, avec réservation obligatoire, mis en place par Veolia Transport notamment à Bordeaux, au Mans, au Havre ou à Rouen.

ic/leb/cb

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