Les personnes handicapées plus nombreuses en entreprises, mais plus souvent précaires

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Par Martine VERON PARIS, 3 jan 2007 (AFP) - Le nombre de personnes handicapées dans les établissements de 20 salariés et plus - assujettis depuis 1987 à l'obligation d'emploi d'au moins 6% de handicapés - a augmenté de 4,5% en 2004, après avoir stagné en 2003, s'élevant à 244.800 contre 234.300. Les entreprises sont passées d'un taux de 4,2% de salariés handicapés en 2003 à 4,4% en 2004. Mais l'augmentation du nombre de travailleurs handicapés s'est accompagnée d'une plus grande précarité de l'emploi. En équivalent temps plein, en effet, la hausse se révèle moindre (+3,5% en 2004), et le taux d'emploi passe à 2,7%. Les travailleurs handicapés sont de plus en plus souvent employés sur des postes à temps partiel ou à durée très réduite. Ainsi, près de 48% des handicapés en CDD ont travaillé moins d'un mi-temps en 2004, contre 40% en 2000. Les handicapés en CDI à temps plein sont de moins en moins nombreux: 72,4% contre 77% en 2000. A âge et diplôme comparables, enfin, les travailleurs handicapés sont plus souvent que les valides sur des contrats courts. Pour s'acquitter de leur obligation, renforcée par la loi de 2005, les entreprises peuvent soit employer directement des personnes handicapées, soit passer des contrats de sous-traitance avec des entreprises du secteur dit "protégé". A défaut, elles doivent s'acquitter d'une contribution financière à l'Agefiph (association chargée de récolter les fonds destinés à l'insertion des handicapés). Parmi les quelque 100.000 établissements concernés par la loi, plus d'un sur trois (35%) préfère encore verser cette amende à l'Agefiph, tandis que 60% emploient au moins un handicapé et que 5% ont passé des accords de sous-traitance. Les grandes entreprises sont les plus nombreuses à employer des travailleurs handicapés (au-delà de 50 salariés, 3 sur 4 le font), mais elles combinent souvent emploi et contribution financière. Parmi les travailleurs salariés, les deux tiers ont obtenu la reconnaissance qui leur permet d'être embauchés ou maintenus dans leur emploi en faisant partie du "quota" exigé par la loi, et les autres sont d'anciennes victimes d'accidents du travail ou de maladies professionnelles. Les salariés handicapés sont globalement plus âgés et moins formés que la moyenne. Plus de la moitié (53%) sont ouvriers, contre 35% de l'ensemble des salariés, et ils sont en moyenne de sept ans plus âgés. Comme pour l'ensemble des salariés, le secteur tertiaire réalise la plus grande part des embauches (71%). Pour dynamiser l'emploi des handicapés, dont le niveau de chômage reste très élevé (17% en 2006), la loi du 11 février 2005, appliquée depuis 2006, a renforcé les pénalités des entreprises. A partir de 2010, la contribution pourra s'élever à 1.500 fois le smic horaire. La loi, en revanche, tient mieux compte des efforts qui seront effectués en direction des personnes difficilement employables et des frais engagés par l'entreprise pour l'accessibilité à l'emploi. mv/jba/bma [BI]« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2003) Agence France-Press.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. ».[EI]
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