Prison et handicap : des chiffres qui en disent long

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• L'administration pénitentiaire comptabilise 195 handicapés « moteurs » dans ses établissements mais ne prend pas en compte les handicapés mentaux, les personnes âgées ou affaiblies.

•Une étude INSEE révélait dès 2002 que le handicap était plus fréquent en prison qu'ailleurs.

• Plus de trois personnes détenues sur cinq rencontrent dans leur vie quotidienne des difficultés physiques, sensorielles, intellectuelles ou mentales liées à des problèmes de santé (contre 1 sur 4 dans le reste de la population).

•Une personne détenue sur deux souffre soit de troubles du comportement ou de l'orientation dans le temps et dans l'espace, soit d'au moins une incapacité : difficulté, voire impossibilité, de réaliser des actes élémentaires de la vie quotidienne tels que s'habiller, se lever, parler...

• A structure par âge et par sexe comparable, la proportion de personnes ayant au moins une difficulté est près de trois fois plus élevée en prison que dans le reste de la population.

• On note une fréquence beaucoup plus élevée en prison des problèmes de comportement et d'orientation dans le temps et dans l'espace (39,4% contre 13,2%) ainsi que des troubles sensoriels (17,3% contre 5,7%).

• 6,1 % des personnes détenues souffrent d'au moins quatre difficultés contre 1,8% des personnes « libres ».

• 7,6% des personnes incarcérées contre 6,7% des personnes « libres » bénéficient de la reconnaissance officielle de leur taux d'incapacité.

• Les accidents (28% des cas) et les douleurs (25% des cas) sont les deux causes les plus fréquemment signalées par les personnes détenues.

•Près d'un détenu sur dix a besoin d'une aide en raison d'un problème de santé.

• 3% déclarent avoir besoin de l'aide d'une tierce personne en raison d'un problème de santé, et 4% utilisent de façon régulière, ou auraient besoin, d'une prothèse, d'un dispositif technique ou d'un appareillage : canne, béquilles, fauteuil roulant...

• 4% des personnes détenues ont un état de santé qui nécessite que soient apportés des aménagements particuliers à leur cellule.

•Sur cinq personnes détenues déclarant avoir besoin d'aide, trois estiment ne pas recevoir toute l'assistance nécessaire. Dans l'ensemble de la population, cette proportion n'est que d'une personne sur huit.

En savoir plus...
• Forum « Justice et Handicap » a été créé en novembre 2008 par Anne-Sarah Kertudo, juriste, responsable de la « Permanence Juridique pour les Sourds » (Mairie de Paris) et Mathieu Simonet, avocat. Il a pour objectif de donner toute sa place à la question de l'accessibilité de la Justice aux personnes en situation de handicap.

• Cour européenne des droits de l'Homme, dans un arrêt rendu fin 2006, « estime que la détention d'une personne handicapée dans un établissement où elle ne peut se déplacer et en particulier quitter sa cellule par ses propres moyens constitue un " traitement dégradant " au sens de l'article 3" de la Convention européenne des Droits de l'Homme (interdisant les traitements inhumains ou dégradants). »
www.echr.coe.int

• Observatoire international des prisons. C'est une ONG créée pour défendre les droits des détenus. Elle peut être alertée par les prisonniers eux-mêmes, par leur famille, des visiteurs ou des aumôniers, et parfois même par des gardiens qui s'émeuvent d'une situation. L'OIP rend publics les dysfonctionnements, les atteintes aux droits et, avec le concours de juristes et d'avocats, peut également aider les personnes détenues à porter plainte.
www.oip.org

 

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