Handicap: les établissements d'aide par le travail en danger

Les établissements et services d'aide par le travail (ESAT), qui accueillent quelque 110.000 personnes handicapés dénoncent une baisse régulière des dotations de l'Etat, qui baisse la qualité de l'accueil et de l'encadrement.

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PARIS, 4 nov 2011 (AFP) -
"Si on n'arrive pas à être mieux dotés, on va dans le mur!", prévient Jacques Serpette, directeur d'un établissement en Basse-Normandie.

Les quelque 1.400 ESAT (anciens CAT, centres d'aide par le travail) présents en France offrent un travail aux personnes handicapées qu'ils accueillent et un soutien social, médical, psychologique ou éducatif.
Leur financement est assuré par l'Etat pour ce qui relève des dépenses de fonctionnement. Le chiffre d'affaires réalisé par leur activité économique assure les rémunérations des travailleurs handicapés et une partie des investissements.

Or "la dotation de l'Etat diminue tous les ans", dénonce Gérard Zribi, président d'Andicat (association nationale des directeurs d'ESAT).

"En 2012, la hausse prévue de 1% ne correspond pas à l'inflation et comprend la création de places nouvelles, ce qui en fait équivaut à une baisse de 2% ou 3%", poursuit-il.
Selon lui, le gouvernement pousserait les ESAT à accroître leur productivité pour équilibrer leur financement.
"Mais cela reviendrait à privilégier les travailleurs jeunes et dynamiques au détriment des plus vieux ou des moins performants, ce qui est contraire au projet social de ces établissements", souligne M. Zribi, rappelant que 93% des résidents sont handicapés mentaux ou psychiques.

La crise économique n'arrange pas la situation. "En 2009, on a connu une chute importante des chiffres d'affaires et on peut craindre que l'année 2012 soit difficile", prévient Jacques Serpette.
Pour répondre à la crise, de nombreux établissements ont diversifié leurs activités, remplaçant par exemple la sous-traitance industrielle par des prestations de services type blanchisserie, restauration ou entretien d'espaces verts.

"On adapte les emplois aux personnes que l'on accueille et non l'inverse", souligne tout de même Thierry Beulnet, directeur d'un ESAT à Aubervilliers.

Selon une enquête Humanis (prévoyance, mutuelles), qui a interrogé 708 entreprises, 69% d'entre elles ont eu recours au secteur protégé ou adapté (notamment des ESAT) en 2010, soit deux fois plus qu'en 2008.
Toutefois les prix pratiqués restent trop élevés par rapport au reste du marché, ce qui peut décourager le recours à la sous-traitance auprès des ESAT, révèle cette enquête.
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