Urgence 2015 : Urbaccess a fait salon !

Les 19 et 20 janvier 2012, le CNIT de La-Défense accueillait Urbaccess, le premier " Salon européen de l'accessibilité et de la conception universelle ". Il a réuni 50 exposants qui ont fait le pari d'inventer un autre monde...

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C'était une première ! Ce Salon européen de l'accessibilité et de la conception universelle a investi le CNIT de La Défense, ville moderne entre toutes, a priori accessible. Pour autant cité idéale ? Un lieu symbolique qui avait matière à nourrir cette vaste ambition. Avec l'échéance fixée par la loi en 2015, c'est la course contre la montre. Chacun doit se mettre au diapason, sous peine de sanctions. Moins de dix ans au total pour faire évoluer les mentalités et le bâti ! La tâche est immense ; il était temps de lui consacrer un salon !

Un salon pour les pros

Jean-Marc Maillet-Contoz, commissaire général, est à l'origine de cette initiative. Un salon petit mais ciblé ! Il concentre un visitorat pointu, venu avec des questions pertinentes et diversifiées... « Nos visiteurs, explique Jean-Marc, recherchent des solutions matérielles mais également des éclaircissements sur la loi de 2005 qui est sujette à interprétations. Certains sont vraiment perdus... A travers ce salon, nous entendons leur donner toutes les réponses utiles. » Cette confusion est dans toutes les bouches : comment appliquer la loi, interpréter les textes réglementaires, où trouver les bonnes infos dans ce foisonnement de sources ?

Plus que trois ans...


Rappelons cette échéance française « apriori » non négociable : en 2015, les Etablissements recevant du public (ERP) devront être accessibles à tous les citoyens. Des centaines de milliers structures sont concernées. Ils n'étaient pourtant que 1 600 (selon les organisateurs) à se presser dans les allées du CNIT. Combien selon la « police » ? L'affluence reste timide mais les visiteurs semblent néanmoins satisfaits ! Valérie-Mary Urrutigoity, qui travaille au sein du service accessibilité d'Euro Disney, est venue chercher les « bonnes pratiques qui permettront ensuite d'accompagner les maîtres d'œuvre ». Autre profil, mêmes interrogations... L'une des architectes de Nanterre précise que « le principe d'accessibilité universelle est désormais intégré dans tous les projets de la ville mais encore faut-il trouver des solutions compatibles avec nos budgets ». Au fils des stands, c'est « la » problématique la plus récurrente : « Combien ça coûte ? ». Se soumettre à la loi, certes, mais à quel prix ?

50 exposants


Une cinquantaine d'exposants ont répondu présent. Moins que ce qui avait été annoncé mais laissons à cette initiative le temps de se faire un nom... Ils représentent la plupart des corps de métiers impliqués : bâtiments, voiries, transports, services, nouvelles technologies, recherche et développement... L'union nationale des architectes d'intérieur, la fédération des ascenseurs, la SNCF, mutuelles ou offices du tourisme ou encore associations de personnes handicapées... On en profite pour aller piocher quelques bonnes idées sur les autres stands. « Claude Dumas, directeur général du CEREMH (Centre de ressources et d'innovation mobilité handicap) se réjouit de « contacts intéressants. Ce n'est pas la même clientèle que sur les salons grand public comme Handica ou Autonomic. On y croise surtout des professionnels et des responsables de collectivités. » La Fédération Française du Bâtiment (FFB) et Gérard Colliot, président de l'Association Valentin Haüy (AVH), ont profité de l'évènement pour signer une convention relative au handicap visuel et à l'accessibilité de l'ensemble des constructions.

Les conférences font le plein


Il n'y a pas foule dans les allées, mais les conférences, elles, rencontrent davantage de succès. Le programme en continu a abordé des thématiques aussi diverses que la « valorisation des sites touristiques », les « nouveaux marchés européens de l'accessibilité », « ascenseurs et circulation verticale » ou « la ville de demain ». Seize tables rondes en deux jours, avec de vraies réponses techniques.

Des essais mouvementés


Deux « expériences » ont également permis aux visiteurs de se glisser « dans la peau de »... L'APF avait installé son « parcours du combattant » : des pavés, une pelouse, des graviers, une porte à franchir, un dévers, une marche... Si Laurent Quarenta, responsable de l'accessibilité au sein de l'APF-Alpes-de-Hautes-Provence se joue de ces obstacles avec aisance, il n'en va pas de même pour le néophyte qui a accepté de prendre place dans un fauteuil manuel pour cette traversée mouvementée. Une « sensibilisation » qui vaut tous les discours... Quant au CEREMH, il est venu avec AccesSim, une « plateforme de réalité virtuelle d'aide à la conception d'environnements accessibles », qui propose, entre autres, un simulateur de conduite en fauteuil électrique. Pas si confortable de se cogner contre les pavés sur le parvis de la cathédrale de Reims...

Une ambition européenne

La Commission européenne a, elle aussi, fait le déplacement pour dévoiler ses engagements : le « Prix des villes accessibles », ainsi qu'une consultation publique sur ses futures initiatives destinées à faire tomber les barrières auxquelles sont confrontés les Européens souffrant d'un handicap. Une bonne chose ! Ce salon, encore modeste, nourrit en effet quelques ambitions européennes puisqu'il n'existe aucun équivalent sur notre vieux Continent. En attendant, rendez-vous est déjà pris en 2013, toujours à Paris..

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