Quelle rentrée scolaire pour les enfants handicapés ?

Les enfants handicapés sont à chaque rentrée plus nombreux à être accueillis à l'école, pas toujours dans les conditions idéales, mais le gouvernement a promis des auxiliaires de vie supplémentaires et annoncé la création d'un 'vrai métier

• Par

Par Nadia TESKRAT

PARIS, 31 août 2012 (AFP) -
A la rentrée, 227.000 enfants handicapés seront scolarisés en milieu ordinaire. Ils étaient 210.400 à la rentrée 2011, selon le ministère de l'Education nationale. Le droit à la scolarisation des enfants handicapés avait été renforcé par la loi du 11 février 2005.

Environ 60.000 élèves handicapés nécessitent un accompagnement, dit à l'AFP Sophie Cluzel, présidente de la Fnaseph.
"A chaque rentrée, on a toujours entre 5.000 et 6.000 enfants à qui il manque leur auxiliaire de vie scolaire individuel (AVSi)", ajoute-t-elle.
C'est toujours douloureux pour les familles "car ça veut dire une nouvelle rentrée avec l'attente d'un accompagnant qui peut durer jusqu'à la Toussaint.
Nous espérons que les enfants seront quand même scolarisés et qu'ils ne seront pas obligés de décaler leur rentrée, comme souvent", ajoute-t-elle.

Bruno Dubois, de Colombes (Hauts-de-Seine), ne sait pas encore si sa fille trisomique 21, Alice, en CM2, va avoir une AVS cette année. "Celle de l'année dernière était très bien".
"On a changé beaucoup d'écoles jusqu'à en trouver une qui a une vraie volonté d'intégration", dit-il à l'AFP. "Alice réussit bien car il y a un nivellement par le haut. Notre objectif est de la rendre autonome".

La scolarisation des enfants handicapés est une priorité du ministre Vincent Peillon qui a annoncé, pour cette année, le recrutement de 1.500 AVSi supplémentaires qui s'ajoutent aux 22.000 existants.

"Les besoins sont toujours nombreux et il était inadmissible que les efforts n'aient pas été faits pour prévoir les AVSi en nombre suffisant", a estimé mercredi George Pau-Langevin, ministre déléguée à la réussite éducative.

"un véritable métier"

Avant, dit Eric Blanchet, directeur général de l'Adapt, "il y avait des intentions sur lesquelles il n'y avait pas de réalité derrière. Aujourd'hui, il y a une volonté politique de faire exister les AVS. On va pouvoir juger en octobre de l'efficience de ce qui aura été annoncé".

Autre nouveauté, la création des emplois d'assistants de scolarisation (ASCO) qui accorde une "aide mutualisée" à plusieurs élèves simultanément.

Mais, surtout, le gouvernement a promis d'améliorer la qualité des emplois, répondant à une demande pressante des familles et des AVS.

Une réflexion sur la formation des AVSi sera menée dès septembre pour définir "un véritable métier organisé", a dit Mme Pau-Langevin. Il faut "mettre fin à une anomalie", réclame la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées Marie-Arlette Carlotti qui pilotera la mission.

La rentrée est parfois difficile pour les AVS eux-mêmes, dit Mme Cluzel.
Ils sont ballottés d'un établissement à l'autre, connaissent tardivement leur affectation, et ne retrouvent pas toujours le même enfant d'une année sur l'autre. Et leurs contrats sont précaires.
Corinne, professeur de musique, et AVS dans une école primaire dans le Var, va s'occuper de deux enfants auxquels elle va consacrer 12 heures chacun par semaine pour environ 600 euros nets par mois.
"J'ai été confrontée à plusieurs types de handicap alors j'improvise, avec le feeling et des recherches dans les livres", dit-elle à l'AFP.

Corinne aimerait "mieux travailler main dans la main avec les instituteurs.
Ca se passe bien mais on sent une réserve. On nous regardera différemment quand ce sera un métier".
Des dispositions sont prévues à partir de cette rentrée pour améliorer la formation des AVS et des enseignants spécialisés, précise le ministère qui va mettre en ligne, sur Eduscol, plusieurs modules de formation à distance

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2024) Agence France-Presse.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations ».
Commentaires1 Réagissez à cet article

Thèmes :

 
1 commentaire

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.