Autisme en Ariège

En Ariège, une maison unique pour des adultes autistes

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LA BASTIDE-DE-SEROU (Ariège), 26 oct (AFP) - L'unité de traitement et d'hébergement de la Bastide-de-Sérou (Ariège), inaugurée ce week-end après 15 mois de fonctionnement, est une structure inédite en France, entièrement dédiée aux adultes atteints d'autisme.


Des pièces pimpantes et colorées et de grandes baies vitrées ouvertes sur les Pyrénées ariégeoises. Sur la terrasse de l'ancienne cave à vin située face à l'Office de tourisme, Ronan, Catherine, Séverine, Nicolas et Laurence profitent tranquillement du soleil d'un week-end d'automne. Ce soir, l'un d'eux, aidé d'un membre du personnel encadrant, préparera le repas pour tout le monde.


Depuis l'ouverture en juillet 2002 de cette unité surnommée "la maison des autistes" et gérée par l'association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) d'Ariège, dix adultes de 18 à 34 ans vivent à la Bastide-de-Sérou.
Intégrés à cette bourgade de près de mille habitants, ces dix jeunes gens, atteints d'autisme à des degrés divers, participent, quand ils le peuvent, à la vie de la commune. L'une suit les cours de l'association de gymnastique, un autre fait partie de la chorale, un troisième fait de l'équitation et il n'est pas rare de les croiser dans les commerces, expliquent des habitants de la Bastide-de-Sérou, venus en nombre pour l'inauguration officielle samedi.


De fait, cette unité de traitement et d'hébergement quasi expérimentale fait office d'établissement pilote en France, un pays qui compte, selon les données disponibles, entre 17.400 et 23.700 adultes concernés, trop souvent accueillis dans des structures peu adaptées à leur handicap.


"Intégration sociale"


"Ici, c'est un établissement où l'on apprend, où l'on acquiert des compétences. Tout est fait pour que ces personnes puissent faire valoir toutes leurs possibilités mais ce n'est pas un établissement où l'on va rester jusqu'à la fin de ses jours", explique Jean-Michel Tarricq, qui supervise les 14 "encadrants".
"Nous jouons au maximum l'intégration sociale des handicapés et à travers un projet d'action et un programme éducatif individualisés, nous mettons en place avec eux un projet de vie personnalisé", ajoute-t-il.


Qu'il s'agisse des aspects éducatifs, pédagogiques ou thérapeutiques, l'accompagnement des résidents a pour objectif à terme - cinq à six ans pour les cas les plus sévères - de permettre à la personne de s'intégrer ensuite à des structures, en milieu protégé ou ordinaire, adaptées aux compétences qu'ils ont acquises.
Des compétences que les dix résidents peuvent cultiver dans les salles d'un bâtiment baptisé "l'atelier", où ils peuvent s'essayer à différentes activités: expression, jardinage, musique, menuiserie, calligraphie, cuisine,
chant, bricolage.


Là, comme dans la maison où chacun a accroché une photo pour désigner sa chambre ou son bureau, et où des dessins ou pictogrammes sur les portes symbolisent la fonction des pièces, chacun tente de trouver ses repères.
ndy/ces/jlb

par Nathalie DOUAY

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