Lanceurs d'alerte et handicap : poursuivre le combat !

Un député alerte le gouvernement sur la nécessité de protéger les lanceurs d'alerte. Céline Boussié, qui a dénoncé des maltraitances sur des enfants handicapés, mène elle aussi ce combat. France 2 lui consacre un reportage : "La femme qui a dit

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« Elle a dénoncé des mauvais traitements sur des enfants polyhandicapés. Son employeur l'a attaquée en diffamation. Elle a été relaxée le 21 novembre dernier après des années de combat. Noé, Naima, Kamel, Franck et Eddie ne le sauront jamais. Ils sont morts. »

Le débat porté devant l'Assemblée

Cette déclaration devant l'Assemblée nationale est celle de Michel Larive, député La France insoumise, le 29 novembre 2017. Il rend hommage à Céline Boussié, qui ayant révélé des actes de maltraitance au sein de l'IME de Moussaron (Gers) en 2013, a vu sa vie basculer dans un cauchemar. Harcelée, elle n'a jamais retrouvé d'emploi, a été à maintes reprises menacée, a dû déménager. Une vie brisée pour avoir refusé de fermer les yeux… À travers cette intervention, citant d'autres lanceurs d'alerte condamnés à l'abandon et à l'isolement parce que leur seul « tort » a été de parler, Michel Larive interpelle le gouvernement sur la nécessité de lancer un vaste débat sur ce sujet et de légiférer afin de mieux protéger ces citoyens qui osent dénoncer des actes ou des pratiques illégales.

Une première en France

Le 21 novembre, le Tribunal correctionnel de Toulouse a envoyé un signal fort puisque c'est la première fois qu'une lanceuse d'alerte est relaxée dans le cadre d'une poursuite pour diffamation (articles en lien ci-dessous) et que les actes dénoncés, perpétrés sur des enfants vulnérables, relevant de la torture, n'ont pas été remis en cause par la justice. Céline risquait une amende et de la prison avec sursis. Délivrée par ce verdict, elle se dit « remarquablement motivée ». « Cette victoire est un premier pas vers un statut et une protection des lanceurs d'alerte, vers la bientraitance de tous les enfants en situation de handicap et au-delà de tous les publics vulnérables », explique la France insoumise dans un communiqué. Et de poursuivre : « Cette lutte menée à l'aide d'un collectif de soutien rassemblant parents, associations, professionnels, syndicats et mouvement politique, en appellera d'autres. Il est temps que la parole se libère, que des moyens nécessaires permettent une prise en charge digne et bienveillante pour les plus vulnérables. »

Vers un vrai statut ?

Cette victoire ne devrait être qu'une étape car de nombreuses questions demeurent… Comment et à l'aide de quels appuis cet établissement a-t-il pu dysfonctionner à ce point en toute impunité ? Où est passé l'argent versé pour moderniser les structures ? Quid de la réhabilitation des lanceurs d'alerte précédemment condamnés ? Dans ce contexte, le Parti de gauche membre de la France insoumise entend diligenter au plus vite une enquête parlementaire sur ces questions. Il affirme également vouloir se battre contre la criminalisation des lanceurs d'alerte et pour l'obtention d'un statut et d'une protection (juridique, physique et morale). Céline, qui a remporté une bataille mais pas encore la guerre, se dit à son tour « prête au combat pour faire adopter une vraie protection des lanceurs d'alerte ». L'intervention de Michel Larive l'a particulièrement touchée ; elle avait promis aux familles que leur enfant ne serait pas mort pour rien.

Un reportage sur France 2

Le magazine 13h15 de France 2 a consacré à Céline Boussié un reportage le samedi 25 novembre : La femme qui a dit non (à voir en replay sur le lien ci-dessous). Il dresse le portrait de celle qui a pu compter sur ses deux filles et un comité de soutien sans faille. Céline est présidente de l'association HandiGnez-Vous ! Plus qu'un symbole !

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