Marche des "oubliés" : arrivés à Paris après 450 km !

À Paris, sur le parvis des Droits de l'Homme, quatre cyclistes handicapés ont achevé leur "Marche citoyenne" le 11 avril 2017. Une initiative destinée à interpeller les candidats à la présidentielle sur le sort de nombreuses personnes handicapées.

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« Liberté, égalité, fraternité, vous nous avez oubliés ! ». Sous un ciel sans ombrage, Nicolas Bouchet, Jean-Pierre Chambon, Yoann Durand et Philippe Raimbault sont arrivés au Trocadéro le 11 avril 2017, sur l'esplanade des Droits de l'Homme, à Paris. Les quatre cyclistes handicapés, militants de l'APF (Association des paralysés de France) étaient partis le 25 mars de Nantes pour parcourir la « Marche citoyenne des oubliés », un parcours de 450 km destiné à interpeller les prétendants à l'Élysée sur le sort de « millions d'exclus » en situation de handicap (lire article en lien ci-dessous).

Entendus en chemin

Après un périple de 17 jours, les handbikers ont témoigné de leur enthousiasme et de leur détermination auprès d'une foule de militants, assortis de pancartes aux slogans revendicatifs : « Handicapés, pas empotés », « Citoyens avant tout », « Nous sommes tous des électeurs », « Plus de bâtons dans les roues »… « Nous avons été écoutés en chemin,  notamment par des élus locaux, et nous avons eu beaucoup d'échanges », a déclaré Philippe devant une nuée de caméras et de micros. Yohann, originaire de Nantes, salue quant à lui la solidarité rencontrée sur la route. « Nous avons pu sensibiliser de nombreuses personnes et fait de très belles rencontres », a-t-il confié.

Une partie de la population exclue

Au Trocadéro, des militants de délégations régionales de l'APF, dont celle du Centre-Val-de-Loire, ont tenu à apporter leur soutien et à exprimer leurs revendications. « Depuis le début de la campagne, on n'entend pas parler de handicap. Pourtant, il reste tant à faire ! Tout nous coûte cher ; nous luttons pour obtenir des aides financières, pour avoir une prestation de compensation et pour accéder à l'emploi  », confie Graziela, en fauteuil, qui déplore le manque d'accessibilité de nombreuses structures. «  Un enfant handicapé sur deux quitte l'école avant l'âge de dix ans, constate par ailleurs Grégoire Charmois, directeur de la délégation APF-Territoire 44. C'est toute une partie de la population qui est exclue. »

Un programme de 40 propositions

Sur le web, une pétition (en lien ci-dessous) a été lancée. L'association a également répertorié une quarantaine de propositions dans un programme intitulé « 2017-2022, changeons de cap ! » (en lien ci-dessous), et destiné à tous les candidats. « Il s'articule autour de cinq grands chapitres mais toutes les problématiques sont liées les unes aux autres, explique Prosper Teboul, directeur général de l'APF. Le handicap est aujourd'hui considéré comme une charge alors qu'il constitue un véritable levier, y compris économique. Il est évident qu'en investissant dans des structures adaptées au handicap, on obtient un gain en matière de rentabilité ».

Reçus par les candidats ?

Pour appuyer cette démarche, les représentants de plusieurs collectifs, dont SOS Racisme et la Fondation Nicolas Hulot, ont tenu à être présents lors de cette après-midi. « À l'heure où pour un nombre croissant de personnes vivant en France, la réponse à leurs besoins se trouve de moins en moins assurée, il est plus que temps de remettre au cœur de la politique la solidarité et la défense des droits et des libertés fondamentales », a déclaré un représentant de la Ligue des droits de l'Homme.
Seul candidat présent au Trocadéro « en soutien », Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a affirmé qu'il recevrait les militants le 12 avril mais n'a pas été accueilli sur l'estrade. « Nous ferons du handicap l'une des priorités du quinquennat », a-t-il promis. Jusqu'au 15 avril, les « marcheurs » se rendront au QG des différents candidats afin de déposer leurs propositions. Ils espèrent y être reçus, pour faire comprendre que « le handicap ne doit plus être l'abonné absent d'une campagne présidentielle ».

© Aimée Le Goff

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Aimée Le Goff, journaliste Handicap.fr"
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