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Télémédecine remboursée : plus facile en cas de handicap ?

Les consultations de télémédecine sont désormais remboursées par la Sécurité sociale. Mais, dans le champ du handicap, une démarche pionnière a déjà fait ses preuves. Marie-Lucile Calmettes, qui l'a portée, se félicite de cette nouvelle.

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Handicap.fr : Depuis le 15 septembre 2018, les consultations de télémédecine sont remboursées par l'Assurance maladie mais, à la Maison des Oiseaux, ce système est déjà en place depuis plusieurs années (articles complets en lien ci-dessous)…
Marie-Lucile Calmettes, présidente de l'association À tire d'aile : Nous avons en effet une belle longueur d'avance dans ce domaine puisque notre maison d'accueil spécialisée (MAS), située à La-Châtre, dans l'Indre, qui accueille des jeunes adultes atteints d'autisme et d'épilepsie, a conçu un programme de télémédecine du nom de Pégase. Il permet de relier notre établissement aux services de l'hôpital de Tours.

H.fr : Pourquoi une telle démarche ?
MLC : Parce que l'Indre manque de médecins spécialistes et de centres de soins mais aussi pour éviter des transports longs et pénibles pour nos résidents. Tours est situé à 2h30 de route. Cela permet donc de gagner du temps et de diminuer le stress.

H.fr : Puisque ce type de consultations n'était pas remboursé, qui finançait ce dispositif ?  
MLC :  La Maison des Oiseaux, en autofinancement ! L'achat du matériel informatique et médical, y compris celui mis à disposition de l'hôpital, ce fut par un programme initié avec le mécénat de l'action sociale de Malakoff Médéric dès 2013. Quant au coût des consultations, il est pris sur notre budget de fonctionnement ; nous avons signé une convention avec les services de neurologie d'un côté et le CRA Centre-Val de Loire  (centre de ressource autisme) de l'autre qui fixe le montant de la rémunération sur la base d'une consultation C3 pour la neuro et d'un forfait pour le CRA. Rien n'est donc pris en charge par la Sécurité sociale des résidents. Nous pourrions continuer à travailler de cette façon mais, maintenant que la télémédecine fait partie du droit commun, il n'y a plus de raison que cela grève le budget de notre établissement. Nous allons devoir réfléchir sur la façon dont nous allons pouvoir répercuter le coût des consultations directement sur l'assurance maladie de nos résidents, via leur Carte vitale. Cette mesure va permettre d'alléger les charges pour notre structure ; elle est surtout dans l'air du temps.

H.fr : C'est un mode de consultation encore très peu répandu…
MLC : Bien sûr puisque, jusqu'à maintenant, ce n'était pas financé, voire seulement de façon expérimentale dans certaines zones. Désormais, il va pouvoir se généraliser. Cela dit, ça ne va certainement pas être évident, pour les hôpitaux notamment, de faire face à un afflux de demandes de certains établissements accueillant des personnes handicapées ou âgées.

H.fr : Vous y voyez un bénéfice pour les personnes handicapées ?
MLC : C'est une avancée, évidemment, surtout pour celles qui sont isolées, puisque ce système permet d'éviter des déplacements parfois complexes en cas de handicap, par exemple lorsqu'il faut mettre en place un VSL (véhicule sanitaire). A titre personnel, l'Assurance maladie a refusé le remboursement d'un trajet à mon fils jugeant qu'il ne devait pas faire 150 km pour aller à l'hôpital le jour où, justement, la téléconsultation n'était pas possible. Le transport des personnes handicapées vers les lieux de soin est un vrai problème tandis que l'administration santé est à l'affut de la moindre économie ; c'est donc donnant-donnant.

H.fr : Nous n'en sommes qu'au début, tout reste à faire…
MLC : C'est certain, nous allons probablement essuyer quelques plâtres au démarrage. Il faut aussi que les professionnels de santé acceptent de s'y mettre car c'est tout de même une gymnastique un peu particulière de s'inscrire sur la plateforme agréée qui gère tout le processus, depuis la prise de rendez-vous, l'envoi des ordonnances jusqu'au remboursement de l'acte au centre expert. Il faudra du temps pour s'approprier l'outil.

H.fr : Par quels moyens les patients peuvent-ils se connecter ?
MLC : Depuis leur domicile, à condition d'avoir un ordinateur et une connexion internet de bonne qualité. Si ce n'est pas le cas, la personne pourra se rendre dans un centre de proximité à condition qu'il soit équipé, par exemple une maison de santé. On évoque aussi des points de connexion dans certaines pharmacies. Mais je n'ai pas encore connaissance de consultations se déroulant ainsi à ce jour, sauf avec des plateformes privées. A terme, on pourra faire une consultation spécifique avec, par exemple, un cardiologue. C'est ça qui intéresse les personnes handicapées, pouvoir consulter des spécialistes qu'ils n'ont pas forcément à proximité de chez eux.

H.fr : Lorsqu'on voit les délais d'attente pour certaines spécialités, la télémédecine peut-elle permettre de les réduire ?
MLC : Non je ne pense pas que cela va changer grand-chose. C'est une consultation comme une autre et il faut que le praticien soit disponible.

H.fr : Une question de pose : comment vont être dédommagées les personnes qui accompagnent les patients lors de la téléconsultation ?
MLC : Si les résidents sont accueillis dans un établissement, leurs accompagnants sont salariés donc il n'y a pas de souci. Pour les personnes qui vivent en autonomie, rien n'est prévu pour le moment mais cela peut aussi entrer dans le cadre de services à la personne, sur des heures de temps comprises dans le forfait, comme cela est déjà le cas pour différentes tâches de la vie quotidienne.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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