NKM : 200000 accompagnants financés via les assurances

A quelques jours de la primaire Les Républicains, Nathalie Kosciusko-Morizet dévoile les actions qu'elle souhaite mener en faveur des personnes handicapées. Quelle place dans son projet de " Nouvelle société " ?

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En vue des élections présidentielles de 2017, handicap.fr souhaite donner la parole à tous les candidats aux primaires des grands partis, ainsi qu'aux candidats déclarés, sur leur politique handicap. Nous leur avons soumis le même questionnaire, par écrit, et publions les réponses telles qu'elles nous ont été rendues, sans retouche. 

Handicap.fr : Contrairement aux élections précédentes, plusieurs candidats aux prochaines présidentielles semblent vouloir davantage s'exprimer sur la question du handicap. Certains politiques auraient-ils pris conscience que 10 % de la population, c'est un électorat qu'on ne peut pas se permettre de négliger ? 
Nathalie Kosciusko-Morizet : 
Je vous remercie de votre démarche, et croyez bien que je suis particulièrement concernée par la douloureuse situation des personnes en situations de handicap, des personnes âgées et de la dépendance qui en résulte. Dans la « Nouvelle société », ce projet que je veux porter auprès des Français pour faire face aux enjeux de la « Nouvelle France », personne n'est mis de côté et surtout pas les plus fragiles, les personnes âgées, les adultes et les enfants en situation de handicap ! Il n'y a pas d'handicapés - ce n'est pas une fatalité - mais des personnes avec tous leurs droits qui souffrent de troubles qui les handicapent.

H.fr : Dans cette primaire, qu'est-ce qui vous distingue des autres candidats LR sur la question du handicap ?
NKM : Il y a un malentendu en France sur le « Handicap » entre :
l'état de « handicap », qui doit voir la guérison ou l'amélioration de la pathologie handicapante et de la prise en charge des troubles inhérents à la vieillesse par une thérapie médicale et un suivi de soins physique et psychologique s'il y a lieu, à la charge et au budget de la Sécurité sociale et des institutions s'y afférant.
et la « situation de handicap », qui doit voir l'autonomie gagnée ou améliorée par une adaptation de son accessibilité mécanique ou informatique, la prothèse, le matériel de communication ; « l'outil » qui remplace les actes de la vie quotidienne et redonne la dignité de s'accomplir seul ; et surtout l 'indispensable accompagnant de vie. Ces accompagnants pourront choisir entre un travail salarié, payés comme les enseignants et formés au meilleur niveau, ou indépendant.

H.fr : Quelle serait votre mesure phare en matière de handicap si vous accédiez au pouvoir ?
NKM : Ma proposition est de financer la création d'emploi d'au moins 200 000 accompagnants par une redevance de 5% sur les assurances multirisques. Nous serons tous des créateurs d'emploi !

H.fr : Faut-il réellement jeter la pierre au gouvernement de Manuel Valls en matière d'accessibilité des lieux publics quand il hérite d'une situation qui a pris du retard sous d'autres majorités que la sienne ?
NKM : Douze millions de français sur 65 millions sont touchés par un handicap. Parmi eux, 80% ont un handicap invisible, 1,5 million de personnes sont atteintes d'une déficience visuelle et 850 000 ont une mobilité réduite. Un million d'Établissements recevant du public (ERP) sont soumis aux obligations de la loi du 11 février 2005. Celle-ci prévoit notamment que tout ERP devait être accessible à tous à compter du 1er janvier 2015, ce qui est le cas pour 40%. Les autres ont un délai de 3 à 9 ans maximum pour se mettre en conformité. Je veillerai à ce que la loi soit appliquée rigoureusement et que les délais soient, dans la mesure du possible, écourtés.

H.fr : Parce que l'école est le nerf de la guerre en termes d'inclusion, « une » mesure phare pour la scolarité des enfants handicapés ?
NKM : 280 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés. Financer la création d'emplois d'accompagnants par une redevance de 5 % sur les assurances multirisques s'adresse bien entendu aux Auxiliaires de vie scolaire, les AVS ou AESH nouvelle formule. Ces accompagnants pourront choisir entre un travail salarié, payés comme les enseignants et formés au meilleur niveau, ou indépendant. Cette prise en charge des accompagnants libérera l'Education nationale de leur gestion, sa mission première étant l'enseignement du socle commun. Libérant d'importants moyens pour la formation des enseignants au « handicap », nous pourrons augmenter leur présence dans les IME et, entre autre, créer des ULIS dans le secondaire.

H.fr : Parce que le chômage des personnes handicapées est deux fois supérieur à la moyenne nationale, quelle serait votre mesure prioritaire ?
NKM : 21 % des personnes handicapées sont au chômage. Le recrutement des accompagnants de vie ouvrira des portes aux entreprises, un intérêt fiscal lié à une offre de rémunération viable et à une formation proposant la possibilité d'avancer dans la profession. Je veux refondre le système de protection sociale et baisser les charges pour permettre aux entreprises d'embaucher davantage et de rémunérer justement leurs employés.

H.fr : Les Républicains avait la particularité d'être le seul parti à avoir un mouvement associatif militant comme Handipop, qui portait la parole des personnes handicapées. Aurait-il disparu ?
NKM : Le parti Les Républicains, et l'UMP auparavant, a toujours maintenu un Secrétariat national au handicap, et des conventions thématiques sur le sujet, avec la collaboration de Handipop, afin de débattre et faire avancer les idées des membres concernés et apporter des informations aux élus locaux et parlementaires, pour qu'ils défendent nos valeurs.

H.fr : Contrairement aux candidats américains qui n'ont pas brillé par l'accessibilité de leur campagne, comptez-vous faire un effort dans ce sens, par exemple vélotypie lors des conférences, sites internet aux normes, accessibilité des meetings, pour que les personnes handicapées puissent elles aussi prendre part au débat démocratique ?
NKM : Il est temps d'établir cette justice réclamée par les familles déçues de l'application de la loi du 11 février 2005 qui avait suscité tant d'espoirs, pour que leurs enfants et leurs parents dépendants aient cette « Egalité des chances », source de dignité et d'autonomie.
Pour que les aidants libérés par la présence des accompagnants puissent reprendre le cours de leur vie.
Pour que la prise en compte de la professionnalisation des Auxiliaires de vie scolaire donne l'accès au plus grand nombre d'élèves en situation de handicap à l'école, au lycée et aux études supérieures.
Oui, Justice ! Pour tous les handicaps visibles et invisibles - je pense particulièrement à l'autisme - qui seront pris en compte et accompagnés avec la plus grande attention par un ministère délégué à l'accompagnement de vie, handicap et dépendance.
Pour que des solutions soient mises en place sans que des familles soient obligées de s'exiler en dehors du territoire national.
Il faut faire cesser le terrible parcours de combattant des familles. C'est le devoir et l'honneur de la République dans l'esprit de la « Nouvelle société ».

© Arnaud Perrin et Jordan Bauriey

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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