London 2012 en judo : combat magnifique, combat tragique !

Sandrine Aurières-Martinet, judoka française, quitte le tatami en larmes dans les bras de son entraîneur. Victime d'une fracture de la malléole, elle doit renoncer à ses espoirs de médaille, à son dernier combat.

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Tout commence plutôt bien pour la Française Sandrine Aurières-Martinet qui s'assure une belle supériorité sur son adversaire, la Chinoise Lijing Wang. Cette jeune femme de 29 ans, qui s'entraîne au Dojo d'arts martiaux de Macon (71), concoure dans la catégorie « déficience visuelle, moins de 52 kilos ». Elle a atteint les demi-finales, soutenue par des supporters français en liesse. Au même moment, sur le second tatami, un autre duo franco-chinois s'affronte engageant Solène Laclau. Deux bonnes raisons, dans les tribunes, de se réjouir. La France fait frémir les gradins en agitant une myriade de drapeaux tricolores. La fête bat son plein dans une salle comble. En termes d'ambiance et d'excitation, c'est le summum.

Des cris de douleur


Mais tout bascule lors d'une prise. Sandrine se relève en boitant, grimace. La douleur semble tenace. Et pourtant, plusieurs fois, elle reprend place et se rejette à corps perdu dans le combat. Mais chaque interruption parait plus douloureuse. Au bord du tatami, son coach lui crie « C'est maintenant, c'est maintenant ». Mais ces exhortations à se surpasser n'auront pas raison de la hargne de la judoka française. Cinq longues minutes où chaque seconde semble une éternité. L'effort, la confrontation lui arrachent des plaintes de douleur. Sandrine s'accroche. L'émotion est immense, l'empathie du public totale. Les gradins sont devenus soudains silencieux. Chacun comprend qu'il se joue là une histoire cruelle mais intense. La fin de combat retentit. Sandrine se jette dans les bras de son coach, en larmes. Il la porte doucement, quittant la salle, incapable d'apaiser ses sanglots.

L'or qui lui manquait


La Française souffre d'une fracture de la malléole. Elle est contrainte de déclarer forfait avant son combat pour la médaille de bronze, prévu face à la Brésilienne Michele Ferreira. Deux fois vice-championne paralympique à Athènes, puis à Pékin, Sandrine était pourtant déterminée à décrocher le titre suprême qui lui manquait. Après un congé maternité qui l'avait éloigné quelques temps des tatamis au retour de Pékin, en 2008, elle avait su trouver la détermination nécessaire pour revenir au top ! (De son côté, Solène n'a pas eu davantage de chance et voit la victoire s'envoler...) Comment appeler de tels moments des défaites ? Combat tragique, combat magnifique !

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