Donald Trump élu : rien de prévu pour le handicap

Donald Trump, 45e président des États-Unis, a suscité la surprise générale en remportant le 8 novembre 2016 les élections. À quelles mesures s'attendre pour les citoyens américains handicapés ? Peu de pistes de réponses pour le moment...

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Aux États-Unis, une personne sur cinq est en situation de handicap. Si des mesures doivent être davantage développées pour améliorer leur accessibilité, à l'emploi notamment, Donald Trump, nouveau président américain élu le 8 novembre 2016, ne s'est presque jamais exprimé sur le sujet. Plutôt connu pour s'être moqué d'un journaliste handicapé et d'une jeune femme sourde lors d'une de ses émissions de téléréalité, le magnat de l'immobilier new-yorkais reste silencieux quant à la question de l'amélioration des conditions de vie des personnes handicapées.

Un programme très flou

En 2016, lors des primaires, l'organisation apolitique RespectAbility a invité tous les candidats de remplir un questionnaire sur les principales problématiques des personnes en situation de handicap. Les démocrates Hillary Cinton et Bernie Sanders ont répondu de façon détaillée. Parmi les Républicains, Jeb Bush, John Kasich et Ben Carson ont également apporté leurs réponses. Silence radio du côté de M.Trump. Il semble que, pour le moment, celui-ci n'ait abordé le handicap qu'en évoquant les vétérans de guerre, pour lesquels il promettait de développer un programme de prise en charge en cas de troubles mentaux ainsi qu'une réforme des grandes institutions de santé. Un programme qui reste, à ce jour, très vague. Sur le site du politicien, aucune précision non plus ; la section « problématiques clés » ne mentionne pas le handicap.

La fin de la Sécurité sociale ?

Tandis qu'Hillary Clinton présentait un plan « autisme et handicap mental », ainsi que des mesures de lutte contre le VIH, Donald Trump promet d'abroger, dès son investiture, la loi Obamacare, réforme instaurée par le président sortant pour garantir l'accès universel aux soins. De plus, la couverture sociale jusqu'à présent garantie pour les enfants et adultes de moins de 26 ans, portée par ce même projet, devrait disparaître sous l'ère Trump, supprimant toute perspective d'assurance pour de nombreux jeunes adultes. Dans le cadre de cette nouvelle présidence (qui entrera officiellement en vigueur le 20 janvier 2017), les employés ne pourront pas non plus bénéficier d'une couverture sociale sur leur lieu de travail.

« Pas de temps pour le politiquement correct »

« D'accord, ne jamais utiliser le terme « parking pour handicapés » mais plutôt « parking accessible », même si les gens ont des cartes de handicap, c'est assez compliqué, avait déclaré D. Trump lors d'une allocution au cours de sa campagne. Nous voulons être politiquement corrects mais beaucoup d'entre nous n'ont pas le temps pour l'être. » Ces propos, qui n'ont pas manqué d'offusquer de nombreuses associations, portent à croire que les mesures d'accessibilité et d'accès à l'emploi pour les personnes handicapées ne font pas partie des priorités du nouveau chef d'État. Ajoutés à un manque de visibilité concernant sa politique de santé, ils conduisent à une certaine inquiétude, observable sur la Toile ; une semaine avant les élections, Robyn Powell, activiste et auteure handicapée, postait, sur le site Bustle, un billet intitulé « En tant que personne handicapée, je vous implore de ne pas voter pour Donald Trump » (en anglais, en lien ci-dessous). Rappelons que, lors de sa campagne, ses meetings  (déjà employé plus haut) n'étaient pourvus d'aucun dispositif d'accessibilité (lire article également en lien ci-dessous).

Non conforme à la légalité

Face aux accusations, Donald Trump avait nié s'être moqué d'un journaliste handicapé : « J'ai dépensé des millions par an pour remplacer les escaliers, installer des rampes et des ascenseurs dans mes immeubles, et je me moquerais du handicap ? Je ne ferais jamais ça. » Voici un argument qui, selon nombre de ses détracteurs, tient bien peu la route car les démarches de mise en accessibilité sont obligatoires et ne reflètent nullement un choix personnel. « D'autre part, le nouveau président a déjà, par le passé, violé plus de huit fois la loi accessibilité américaine (ADA pour Americans with disabilities act), souligne Robyn Powell. Même son nouvel hôtel bâti à Washington a fait l'objet d'une enquête pour violation de la loi. » Reste à voir si des mesures de prise en charge du handicap seront précisées dans les mois à venir.

© Gage Skidmore / Flickr et Stevepb / Pixabay

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Aimée Le Goff, journaliste Handicap.fr"
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