Zika: Colombie en crise, grossesses sous haute surveillance

Plus de 22600 cas de Zika ont été confirmés en Colombie, 2e pays le plus touché par ce virus qui peut entraîner de graves handicaps et syndromes neurologiques. Les foetus sont particulièrement exposés. Alerte à une expansion de la maladie...

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Plus de 22 600 cas de Zika ont été confirmés en Colombie, deuxième pays le plus touché par ce virus, qui fait aussi état d'une forte hausse des cas du syndrome neurologique de Guillain-Barré, selon un bilan officiel publié le 6 février 2016. « Les cas de Guillain-Barré (...) sont en augmentation de 66% », a déclaré le
président Juan Manuel Santos à propos de ce syndrome associé au Zika, après l'annonce la veille de trois décès.

Pas de cas de microcéphalie à ce jour

Au total, « 25 645 cas de maladie pour le virus Zika ont été répertoriés sur tout le territoire national » à la 4e semaine de janvier, dont 22 612 cas confirmés et 3 033 cas suspects, avait auparavant précisé l'Institut national de la santé (INS) dans son dernier bilan hebdomadaire. Intervenant à l'issue d'une réunion avec les responsables de la Santé, M. Santos a par ailleurs souligné qu'aucun cas de microcéphalie du foetus n'avait à ce jour été enregistré chez des femmes enceintes contaminées par le virus. « Il n'y a pas un seul cas de bébé avec microcéphalie de femme ayant eu le Zika », a affirmé le chef de l'Etat, en appelant à renforcer la prévention contre ce virus transmis par les moustiques et contre lequel il n'existe pas de vaccin.

Risque de paralysie irréversible

De retour d'une visite officielle à Washington, M. Santos a précisé y avoir évoqué le problème du Zika et annoncé l'arrivée prochaine d'experts américains. Sur l'ensemble des cas répertoriés à ce jour, 64,8% sont des femmes, dont 2 824 cas confirmés de femmes enceintes. La veille, les autorités colombiennes avaient annoncé trois décès de patients ayant contracté le Zika et souffrant également du syndrome neurologique de Guillain-Barré. Le Zika provoque des symptômes grippaux bénins (fièvre, maux de tête, courbatures). Mais il est aussi soupçonné, quand il touche une femme enceinte, d'entraîner une grave malformation congénitale du foetus, la microcéphalie (réduction du périmètre crânien, néfaste au développement intellectuel). Ce virus est aussi associé au syndrome de Guillain-Barré, maladie neurologique qui peut entraîner une paralysie irréversible. « Nous avons confirmé et attribué trois décès au Zika », avait déclaré la vieille la directrice de l'INS, Martha Lucia Ospina, ajoutant que « les trois morts ont été précédées du syndrome de Guillain-Barré ».

Alerte à une expansion de la maladie

Dans son dernier bilan, l'INS précise que 5 348 nouveaux cas ont été enregistrés au cours de la quatrième semaine de 2016. Le centre du pays avec 47,3% des cas ainsi que la région caraïbe avec 20,9% sont les zones du territoire les plus touchées, selon le même bilan. Le Zika est transmis par le moustique tigre Aedes albopictus ainsi que par le moustique Aedes aegypti, également vecteurs de la dengue, de la fièvre jaune et du chikungunya. La Colombie, deuxième pays le plus touché par le Zika après le Brésil, a décrété la semaine dernière le premier niveau d'alerte, verte, afin que les hôpitaux se préparent à répondre à une expansion de la maladie. Les autorités prévoient désormais plus de 600 000 personnes infectées par le virus cette année, dont 500 cas de microcéphalie. Alors que l'avortement n'est autorisé qu'en cas de danger pour la santé de la mère, elles ont également recommandé aux femmes de reporter de six à huit mois leurs grossesses.

L'ONU a pour sa part appelé le 5 février les pays touchés par le Zika, où l'interruption volontaire de grossesse et la pilule du lendemain restent interdites, à améliorer l'accès des femmes à la contraception et à l'avortement en raison des risques de malformations congénitales. « Comment peuvent-ils demander à ces femmes de ne pas tomber enceintes mais ne pas leur offrir la possibilité d'empêcher la grossesse ? », a  critiqué la porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, Cécile Pouilly.

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