Le ministre du Travail, François Rebsamen, a annoncé le 12 septembre 2014 à la présidente de l'Agefiph (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées), Odile Menneteau, la décision du gouvernement d'opérer un prélèvement de 29 millions d'euros sur le budget" de l'organisme "pour alimenter les recettes du projet de loi de finances 2015", affirment les administrateurs CGT de l'organisme paritaire, dans un communiqué.
Sur les réserves de l'Agefiph
"Il est inacceptable et scandaleux, dans ces temps d'austérité généralisée, de fragiliser l'emploi des plus faibles", s'indignent-ils, accusant le gouvernement de "faire les poches des associations qui oeuvrent à sa place". Le projet de loi de finances 2015, qui sera présenté en conseil des ministres le 1er octobre, prévoit bien "une contribution de 29 millions d'euros de l'Agefiph", a confirmé à l'AFP le ministère du Travail, mais cette somme est "destinée à financer 10.000 emplois aidés dont bénéficient les personnes handicapées".
"Cela sera financé sur les réserves de l'association - qui s'élevaient à plus de 300 millions d'euros fin 2013 - et cela ne remet pas en cause son activité et ses dépenses d'intervention", a assuré la même source. Le prélèvement "sera renouvelé en 2016 et 2017", annoncent de leur côté les représentants de la CGT, qui indiquent avoir "voté contre" cette "ponction" lors d'un conseil d'administration.
Déjà 50 millions sous Sarkozy
Selon eux, cela "mettra à mal les aides proposées, les partenaires et les prestataires du fonds engagés dans la lutte pour l'emploi des travailleurs en situation de handicap". "Le gouvernement de Manuel Valls s'inscrit dans la continuité politique du quinquennat précédent en renouvelant la détestable pratique initiée sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui avait déjà opéré une saisie de 50 millions d'euros en 2008", concluent-ils. Créée en 1987, l'Agefiph est un organisme paritaire chargé de favoriser l'insertion professionnelle et le maintien dans l'emploi des personnes handicapées dans les entreprises privées.