Une semaine pour débloquer les freins à l'emploi des personnes handicapées
Par Samir TOUNSI
PARIS, 13 nov 2004 (AFP) -
"Il est indispensable de modifier le regard et cela ne se décrète pas.
C'est un travail de longue haleine et c'est le sens de la semaine", affirme Rémi Jouan, secrétaire national de la CFDT et président de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph).
L'année dernière, la 7e semaine avait permis à quelque 15.000 personnes de rencontrer des employeurs potentiels, de découvrir des nouveaux métiers, de retravailler leur CV...
Et se faire embaucher? "C'est toujours difficile à quantifier", explique une porte-parole de l'Adapt (Ligue pour l'Adaptation du diminué physique au travail), qui estime que "dans le mois qui suit, les agences d'intérim arrivent plus facilement à dégager des contrats pour les personnes handicapées".
[BB]27% de demandeurs d'emploi[EB]
Fin 2003, 27% des personnes handicapées actives étaient en recherche d'emploi (245.000 sur un total de 880.000 personnes), selon l'Agefiph, qui s'appuie sur des chiffres de l'ANPE. Un chiffre largement supérieur au taux de chômage moyen de 9,9% (chiffres de septembre).
"Age élevé, faible qualification et durée de chômage plus longue caractérisent les personnes handicapées en recherche d'emploi", ajoute l'Agefiph. Ainsi, 82% des demandeurs d'emplois handicapés ont un niveau inférieur ou égal au BEP, contre 61% pour les "autres publics".
"La première victime de discrimination à l'embauche est la personne handicapée", souligne aussi l'Agefiph, en citant les résultats d'une enquête diffusés en mai 2004.
Tout le monde est potentiellement concerné, insistent les organisateurs, qui rappellent que 80% des personnes reconnues handicapées, le sont à la suite d'un accident ou d'une maladie.
En effet, font-ils valoir, "les entreprises seront de plus en plus confrontées à des salariés et à des clients plus âgés ou susceptibles de
développer un handicap. Elles devront à très court terme intégrer ces évolutions inéluctables, tant dans leur politique de ressources humaines que commerciales".
Depuis la loi de 1987, les entreprises de plus de 20 salariés doivent employer à temps plein ou partiel 6% de salariés handicapés par rapport à leur effectif total.
Seules 46% des 92.000 établissements du privé concernés remplissent cette obligation. Les autres versent une contribution à l'Agefiph.
Le projet de loi sur "l'égalité et des chances et des droits" des personnes handicapées, qui doit être adopté en seconde lecture à l'Assemblée avant la fin de l'année, a prévu de majorer la contribution des entreprises qui ne respectent pas leurs obligations.
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