Le poney, planche de salut pour une jeune aveugle.

Si le chien est considéré comme le meilleur ami de l'homme, particulièrement par les malvoyants, un nouveau prétendant au titre lui fait désormais concurrence: le poney nain.

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DEARBORN (Etats-Unis), 28 juil 2009 (AFP) -Le meilleur ami de Mona Ramouni, une jeune musulmane aveugle de 29 ans est ce petit poney, baptisé Cali, il a la taille d'un grand chien, mais pèse seulement 45 kilos, et est un peu plus trapu. Un peu plus malin aussi peut-être, à le voir tirer sur la fermeture du sac à friandises que sa maîtresse, qui vit à Dearborn (Michigan, nord des Etats-Unis), porte constamment autour de la taille.
Mona, un brin de fierté dans la voix, constate avec étonnement les progrès réalisés par cette petite femelle à la robe baie et à la crinière noire: "Elle sait de quel côté se trouvent les carottes. Elle est vraiment très intelligente".
Quand on est aveugle et musulmane, comme Mona, avoir un poney pour guide est une aubaine. Et pas seulement parce que son espérance de vie est de 30 ans, contre 12 en moyenne pour un chien, mais surtout pour des raisons religieuses: les parents de Mona, immigrés jordaniens et fervents musulmans, ont toujours refusé d'admettre un chien chez eux, sa salive étant considérée comme impure dans l'enseignement de l'islam.
Si les parents de Mona, peu séduits par les animaux domestiques, ont finalement accepté la présence de ce cheval miniature dans un petit enclos de leur jardin, leurs voisins semblent moins enclins à accueillir l'animal. L'un d'entre eux a tenté de convaincre le conseil municipal de Dearborn de refuser à Mona le permis d'abriter un poney. Elle a également reçu une série de courriels insultant les croyances religieuses de sa famille.
A ces obstacles se sont ajoutés les innombrables efforts pour trouver un cheval, un dresseur, apprendre à s'occuper de Cali et l'apprivoiser.
Achetée à l'âge de quatre ans, Cali a reçu une formation de sept mois pour apprendre à frapper avec son sabot afin de signaler un obstacle, à monter et descendre d'une voiture ou d'un bus, et même à ramasser des objets égarés.
Puis Mona a pris le relais.
Des efforts récompensés par un résultat gratifiant : "Avant d'avoir Cali, j'avais de l'appréhension à me déplacer toute seule, même si c'était certainement à ma portée" explique Mona. Désormais, "j'évolue dans un autre monde, je perçois les choses totalement différemment car j'ai l'impression d'avoir beaucoup plus de capacités" ajoute-t-elle.
Bien plus qu'une aide pratique au quotidien, le petit poney est devenu un véritable outil de socialisation. Cali attire l'attention des passants qui s'intéressent à l'animal et n'hésitent pas à entamer la conversation avec sa maîtresse. Mona se sent désormais visible pour les autres.
Une loi américaine sur le handicap vise à favoriser l'intégration des personnes atteintes d'une déficience physique en les protégeant contre les discriminations, et en exigeant que les commerces, restaurants et hôtels autorisent l'entrée de leurs animaux. Mais il est encore difficile d'introduire le poney dans la catégorie des animaux acceptables et Mona risque toujours de se voir retirer le permis qui l'autorise à abriter un cheval dans son jardin.
Si on veut lui prendre Cali, il faudra lui arracher les rênes des mains, assure-t-elle.
Car cette jeune fille désormais confiante, qui souhaite obtenir un doctorat en psychologie de l'enfant et ouvrir son propre cabinet, aspire seulement "à avoir une vie normale".
str/cel/jb

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