Signé en 2005, un premier accord en faveur de l'emploi des personnes handicapées a permis l'embauche sur 3 ans de quelque 280 collaborateurs. En 2008, un nouvel engagement sur 3 ans est pris : intégrer 180 personnes handicapées dans le Groupe. Cette démarche volontaire est l'un des piliers du volet social et sociétal de la politique de développement durable de Monoprix. Sa réussite dépend de l'implication de chacun et, d'abord, des équipes en place. Dans le magasin Monoprix d'Aubervilliers, en banlieue parisienne, George a bénéficié de cette dynamique, accompagné dans son intégration par Nathalie, son manager mais aussi son « parrain » dans le cadre de la Mission Handicap.
« J'ai découvert Monoprix au travers d'un stage de 15 jours effectué au début de l'année 2009, par l'intermédiaire de mon centre de formation pour travailleurs handicapés adultes. Je ne connaissais pas du tout le monde de la distribution puisqu'au départ j'étais peintre en bâtiment. En 1996, suite à une maladie, j'ai dû recevoir une prothèse complète de la hanche. Je n'ai pas pu reprendre mon poste et après une période de chômage, j'ai trouvé un travail pendant deux ans comme agent de maintenance dans un hôtel. Mon arrivée au Monoprix d'Aubervilliers est vraiment une chance. J'ai appris un nouveau métier et surtout j'ai pu intégrer une équipe vraiment très soudée », insiste George, qui a été embauché en CDI au terme de sa période de stage.
Comme 85% des personnes handicapées, ce salarié a été frappé par le handicap au cours de sa vie. Comme 80% de ses homologues, il est atteint d'une déficience qui n'est pas visible. Enfin, comme 85% des travailleurs handicapés, George n'a eu besoin d'aucun aménagement de son poste de travail à l'embauche.
Un salarié comme un autre
« George est un membre de mon équipe comme un autre et il ne veut surtout pas que son handicap soit mis en avant. Les métiers de l'alimentaire sont difficiles. Au quotidien, dans son travail de réassortisseur pour le rayon vins et alcools, il peut être amené à bouger des palettes plus lourdes ; dans ce cas, ses collègues sont là pour l'aider. Nous avons la chance d'être une équipe très soudée et, de mon côté, j'ai beaucoup échangé avec lui pour comprendre son handicap. Je suis attentive en tant que « parrain », mais aussi en tant que manager, comme je le suis aussi avec les 15 autres personnes que j'encadre », insiste Nathalie, chef du secteur alimentaire au Monoprix d'Aubervilliers.
Dans son précédent poste, au sein du magasin de Saint-Ouen, elle avait déjà eu l'occasion d'accompagner un salarié handicapé dans son intégration.
« Il était sourd-muet », se souvient la responsable, « et je me suis rapidement rendue compte qu'il serait difficile de communiquer en écrivant sur des bouts de papier. Alors j'ai appris le langage des signes. Cela n'a pas toujours été facile, mais on a eu quelques moments de fou rire mémorables ! ».
Changer le regard des salariés
« Mes collègues sont au courant de mon handicap, mais pas les clients. L'intégration a été vraiment très facile et je n'ai aucun problème au quotidien. Ce qui était important pour moi, c'était d'abord d'apprendre un nouveau métier. Je suis souvent sollicité par les clients qui me demandent des conseils concernant les vins. J'ai encore beaucoup à apprendre avant d'évoluer vers un autre poste », note George.
« Je suis dans le Groupe depuis 17 ans et j'ai pu mesurer le chemin parcouru. Aujourd'hui les mentalités sont vraiment prêtes à accepter des salariés handicapés. C'est une chance pour eux, mais aussi pour nous au point de vue professionnel et personnel. Cela nous permet de nous remettre en question », conclut Nathalie.