L'APF (Association des paralysés de France) le déplore : Marseille est à la traîne en matière d'accessibilité, très loin dans le palmarès publié chaque année. 83ème sur 96 : du score de champion pour la deuxième ville de France ! Et, dans ce bilan préoccupant, son métro n'est pas en reste. Seules les quatre dernières stations du prolongement de la ligne 1 (entre la Timone et la Fourragère) ont été aménagées pour les personnes à mobilité réduite. Et encore, comme en témoigne une vidéo (disponible ci-dessous), lorsqu'un ascenseur tombe en panne ces usagers restent à quai...
Mission impossible
Contrairement aux engagements affichés, les escalators en panne ne sont pas réparés dans les délais indiqués et restent parfois hors service pendant plus d'un mois. Une situation qui impacte à la fois les usagers à mobilité réduite et les parents avec poussettes. Par ailleurs, le décalage de hauteur entre les quais et les rames ne permet pas d'y entrer avec un fauteuil roulant. Or, pour régler ce problème, il faut attendre le renouvellement du matériel qui n'est pas envisagé avant la fin de la décennie.
Tout réglé au 1er janvier 2015 !
La Régie des transports marseillais (RTM) se défend en prétextant que le métro est trop vieux et trop profond pour pouvoir engager des travaux d'accessibilité (discours identique à celui de Paris ou de Lyon) et que, de toutes façons, la loi de 2005 exige que l'accessibilité soit mise en place à partir du 13 février 2015 et non avant (sic) ! Ouf, ce qui signifie que d'ici un peu plus d'un an tout sera rentré dans l'ordre !
Une pétition sur le web
Ne comptant pas sur un tel miracle, des Marseillais ont donc décidé de se mobiliser et ont lancé sur le web une pétition pour interpeler la communauté urbaine, en la personne du directeur de Marseille Provence Métropole (MPM). Et d'exiger : « Nous vous demandons donc de bien vouloir prendre toutes dispositions utiles afin d'adapter le Métro de Marseille et ceci dans des délais qui n'excèdent pas 24 mois. »
La justice saisie
Pour « excès de pouvoir » et « erreur manifeste d'appréciation », ils attaquent le Plan de déplacements urbains (DPU), qui a été voté le 28 juin 2013, invoquant le fait que « le réseau marseillais dispose de larges couloirs et escaliers où des escalators peuvent aisément trouver leur place, de même que des ascenseurs dans nombre de cas ». S'ils ont été déboutés en référé par le tribunal administratif il y a dix jours, ils ont adressé un recours gracieux à MPM. Recours qu'ils comptent bien porter de nouveau en justice si jamais elles n'obtiennent pas de réponse satisfaisante.
En attendant, quelques lignes de bus adaptées et surtout le service de substitution Mobimétropole (transport public pour personnes handicapées à la demande) offrent l'unique réponse en termes de mobilité. En deux ans, Mobimétropole est passé de 48 000 à 80 000 voyages.