Un dramatique accident risque bien de réalimenter le débat sur l'accessibilité en France. Le jeudi 16 avril 2015, un jeune homme de 32 ans en fauteuil roulant a perdu la vie en tentant de traverser les voies de la gare de La-Fère, dans l'Aisne (Picardie). Parce qu'il n'existe aucun accès adapté, à part les escaliers qui enjambent la voie, sa compagne a pris le parti de passer par les voies, au bout du quai. Mais le fauteuil est resté coincé au moment où arrivait un train de marchandises. La jeune femme a tenté d'extirper son compagnon atteint de sclérose en plaques, qui n'a pu rejoindre le quai à temps et est décédé sur le coup. Sa compagne, blessée au bras et très choquée, a été transportée à l'hôpital de Chauny. Une enquête a été ouverte par le parquet pour homicide involontaire par imprudence. « Tous les ans, ce sont une trentaine d'accidents de ce type (personne traversant les voies sans y être autorisée par un agent SNCF) qui surviennent sur le réseau ferré national en dépit des campagnes de communication et de prévention engagées », a précisé la SNCF.
Un service dédié
La SNCF a confirmé qu'il n'y « avait pas d'accès pour les personnes à mobilité réduite en gare de La-Fère ». Dans le cadre des nouveaux Agendas d'accessibilité programmée (Ad'Ap), les trains et les gares bénéficient d'un délai supplémentaire de 9 ans pour être accessibles, soit une échéance en 2024 ! Un report qui suscite depuis des mois la colère des personnes handicapées quant à « l'inconfort » permanent auquel elles sont confrontées. Et donc pourquoi pas au risque ? La SNCF tient tout de même à rappeler que, dans le cadre d'Allo Picardie Mobilité (0 800 099 565), elle propose un service de taxis mis à disposition gratuitement des voyageurs handicapés pour rejoindre la gare accessible la plus proche, en l'occurrence celle de Tergnier. Mais il doit être réservé 48 h à l'avance, ce qui compromet les déplacements de dernière minute. Et entrave donc manifestement la mobilité !
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