Handicaps liés à la Dépakine : les victimes déposent plainte

Jusqu'à 50 000 enfants décédés ou handicapés à cause de la Dépakine prise par leur mère pendant la grossesse ? Une association de victimes dépose plainte afin d'établir les responsabilités dans ce "scandale" sanitaire.

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L'association de victimes de l'antiépileptique Dépakine a annoncé le 21 septembre 2016 avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile, afin d'obtenir l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge, afin d'établir les responsabilités dans ce « scandale » sanitaire.

Risques pour le fœtus

« Malgré des plaintes individuelles de plusieurs familles, déposées il y a seize mois pour certaines, à ce jour, aucune date n'a été communiquée concernant une quelconque information judiciaire », a dit l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac) dans un communiqué. Cette plainte contre X vise à ce « qu'une information judiciaire soit ouverte et qu'un juge d'instruction soit nommé ». Il est « urgent qu'une enquête indépendante soit diligentée pour comprendre comment (...) la Dépakine et ses dérivés ont continué d'être majoritairement prescrits chez des femmes enceintes » alors que les dangers pour le fœtus étaient connus, a souligné l'Apesac.

Jusqu'à 40% des enfants exposés

La molécule en cause, le valproate de sodium, est considérée comme un médicament de référence, indispensable à certains patients atteints d'épilepsie. Il est commercialisé par le laboratoire Sanofi depuis 1967, sous la marque Dépakine, et aussi sous des marques génériques. Il est également prescrit aux personnes souffrant de troubles bipolaires sous les noms de Dépamine et Dépakote. Mais lorsqu'une femme enceinte prend ce médicament, son enfant présente un risque élevé - de l'ordre de 10% - de malformations congénitales mais également un risque accru d'autisme et de retards intellectuels et/ou de la marche, pouvant atteindre jusqu'à 40% des enfants exposés.

50 000 enfants décédés ou handicapés ?

Plus de 12 000 enfants en France pourraient souffrir de ces séquelles, selon l'épidémiologiste Catherine Hill, qui a établi une estimation « prudente » à partir des ventes du médicament et du nombre de femmes enceintes traitées. Selon l'Apesac, qui met en garde depuis 2011 sur les dangers du valproate de sodium, ce chiffre pourrait monter à « environ 50 000 enfants », décédés ou handicapés. En février 2016, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu un rapport qui critique la « faible réactivité » de Sanofi et de l'Agence du médicament (ANSM), qui n'ont pas suffisamment informé à propos des risques connus pour les patientes enceintes. Fin août, le ministère de la Santé a reconnu que plus de 14 000 femmes enceintes avaient été « exposées » entre 2007 et 2014 et annoncé la mise en place d'un dispositif d'indemnisation des victimes (article en lien ci-dessous).

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